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Le deuxième ligne de l'équipe de France des moins de 20 ans Posolo Tuilagi a crevé l'écran lors de la nette victoire des Bleuets sur les "Baby Blacks" au Mondial en Afrique du Sud, au point que certains le voient déjà frapper à la porte du XV de France.
Après avoir manqué le premier match de poule des protégés de Sébastien Calvet face au Japon (75-12) en raison d'un problème de visa, le joueur de Perpignan, aussi puissant (1,94 m, 149 kg) que mobile, a été élu "homme du match" à l'issue de celui contre les Néo-Zélandais (35-14), en signant notamment deux essais.
On l'attendait donc forcément contre le pays de Galles, lors de la dernière rencontre de poule des Bleuets mardi, mais son entraîneur a préféré le sortir dès la 25e minute afin de le préserver, ce qui n'a pas empêché ses coéquipiers de l'emporter largement (43-19) et de se qualifier pour les demi-finales.
C'est donc peu dire que l'encadrement des Bleuets compte sur son géant, aussi explosif sur le terrain que réservé en dehors, pour la demie face à l'Angleterre, dimanche soir au Cap, où il devrait à nouveau faire parler de lui.
- Dynastie -
Tuilagi est pourtant issu d'une dynastie bien connue: son père n'est autre que l'ancien troisième ligne international samoan Henry Tuilagi, qui a fait les beaux jours de Leicester avant d'atterrir à l'USAP et d'y rester, et son oncle Manu joue centre pour le XV de la Rose.
Autant dire qu'il est tombé dans le rugby tout petit, raconte à l'AFP David Marty, son entraîneur à Perpignan, où il a signé son premier contrat pro à l'automne 2022: "J'ai joué avec son papa, donc je connais +Poso+ depuis longtemps, il a toujours eu un gabarit un peu hors norme".
"Dans les catégories de jeunes, il a toujours été dominant physiquement mais lui est aussi techniquement au-dessus du lot", ajoute Marty, qui souhaiterait que celui qui n'a pas encore 19 ans (il les fêtera le 28 juillet) ne soit pas encore "trop exposé".
"Il fait 150 kg mais c'est un bébé, souligne-t-il. Après, je pense qu'il est capable de gérer ça, il a la tête sur les épaules", après avoir notamment disputé douze matches en Top 14 cette saison, dont six comme titulaire (1 essai).
Ses performances, notamment lors de la victoire à domicile du club catalan face au Racing (30-21), avec 59 mètres gagnés et six plaquages réussis sur sept, ont fait rugir le public du stade Aimé-Giral.
- "Fier" -
Pas de quoi cependant impressionner son père.
Avant le match face aux +Baby Blacks+, "je ne l'ai pas appelé, il fait son truc, il sait ce qu'il a à faire", a confié à l'AFP Henry Tuilagi, soucieux de "protéger" son fils. "Il a bien travaillé, oui je suis fier mais il y a encore des détails à améliorer, pour progresser", a-t-il relativisé.
Il n'empêche que ses performances ont été plus que remarquées par les "grands" du XV de France, qui suivent le parcours des Bleuets depuis Monaco où ils préparent "leur" Mondial (8 septembre - 28 octobre).
Interrogé à son sujet cette semaine, William Servat, le co-entraîneur de la conquête des Bleus, n'a pas vraiment botté en touche.
"Il y a toujours des joueurs qui arrivent (donc) pourquoi pas ? Mais chaque chose en son temps, a-t-il affirmé en conférence de presse. Aujourd'hui, la maturité physique que l'on peut avoir à son âge, à son poste, est très importante et effectivement aucune porte n'est fermé sur rien".