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Impérial sur la difficile piste de Nove Mesto (République tchèque), le Norvégien Johannes Boe a remporté l'individuel des Mondiaux-2024 de biathlon et se rapproche, avec ce 19e titre mondial, du record détenu par son compatriote Ole Einar Bjoerndalen.
Mercredi, les frères Johannes et Tarjei Boe ont réalisé sur l'individuel (20 kilomètres, le format le plus long) en famille un doublé qu'ils avaient déjà réalisé l'an passé sur le sprint. Et Johannes avait déjà devancé Tarjei.
Auteur d'une faute sur le premier tir couché, le cadet des frères a blanchi les quinze autres cibles, en accélérant sensiblement la cadence notamment sur son premier tir debout, avec seulement vingt secondes pour faire tomber les cinq cibles.
Contrairement à l'édition 2023 des Mondiaux à Oberhof (Allemagne), où il avait empoché les cinq premiers titres en jeu, avant de laisser le relais à la France et la mass start aux Suédois Sebastian Samuelsson et Martin Ponsiluoma, il a dû se contenter de l'argent en relais mixte et en sprint.
Mais il monte en puissance en République tchèque, de plus en plus régulier sur le pas de tir très peu venté de Nove Mesto.
Sa chasse aux records pourrait bien y aboutir, puisqu'avec l'or de l'individuel mercredi, il compte désormais 19 titres de champion du monde, un de moins que son compatriote Ole Einar Bjoerndalen (20), présent sur le pas de tir pour la télévision norvégienne.
La nuance, c'est que du temps de Bjoerndalen, il n'y avait pas le relais mixte simple, que Johannes Boe a toujours couru depuis l'introduction de ce format en 2019 et a remporté trois fois.
C'est d'ailleurs sur ce format du relais mixte simple qu'il pourrait prendre sa 20e médaille d'or mondiale dès jeudi, car il est aligné sur la course aux côtés de Ingrid Landmark Tandrevold, leader de la Coupe du monde comme Johannes Boe, mais en perdition à Nove Mesto (25e du sprint, 34e de la poursuite et 27e de l'individuel).
- Occasion manquée pour les Français -
La référence des onze titres mondiaux individuels, que Bjoerndalen codétient avec le Français Martin Fourcade, tiendra encore au moins jusqu'à la prochaine édition des Mondiaux, en 2025 à Lenzerheide, en altitude (1.500 m) dans les Grisons suisses, car il ne reste en course en solo que la mass start dimanche.
Auteurs d'un triplé sur le sprint et d'un quintuplé sur la poursuite, les Norvégiens ont laissé une première place sur le podium à une autre nation, l'Allemand Benedikt Doll profitant d'une porte laissée ouverte pour s'engouffrer dedans.
Les Français n'ont pas réussi à mettre le pied dans cette porte, car pour reprendre la formule de l'entraîneur du tir bleu Jean-Pierre Amat: "Ceux qui vont vite à skis, ne sont pas ceux qui tirent le mieux"
"Il y a deux, trois choses, qui n'ont pas envie de s'aligner", a ajouté Amat, champion olympique de tir à la carabine en 1996 à Atlanta.
Émilien Jacquelin a pris la cinquième place avec une seule faute sur le pas de tir, mais: "l'erreur que je fais, c'est de calquer ma course sur celle de Johannes", a reconnu le double champion du monde de la poursuite (2020 et 2021).
"C'est une erreur bête, avec du recul, ce serait bien de gérer sa course uniquement sur soi-même", a-t-il ajouté. Mais il souhaitait essayer "se servir de lui, mais j'ai payé ces efforts".
De leur côté, Quentin Fillon Maillet (6e) et Éric Perrot (8e) ont manqué deux cibles sur le premier tir couché et une sur le premier tir debout, trop pour espérer un podium, malgré le 3e et le 5e temps sur les skis.