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Passées par toutes les émotions pendant les 75 minutes de course, les biathlètes françaises Lou Jeanmonnot, Sophie Chauveau, Justine Braisaz-Bouchet et Julia Simon ont tenu leur rang en devenant championnes du monde de relais, samedi après-midi à Nove Mesto (République tchèque).
C'est la première fois de l'histoire du biathlon français qu'un relais féminin se pare d'or aux Mondiaux, corrigeant une anomalie pour une nation qui a fourni certaines des meilleures mondiales, à l'image de Corinne Niogret, Sandrine Bailly, ou Marie Dorin-Habert.
Les quatre Françaises avaient annoncé la couleur avant le début des Mondiaux, souhaitant plus que tout aller enfin chercher cette médaille d'or collective. Et après le quadruplé en sprint une semaine plus tôt (Julia Simon, devant Justine Braisaz-Bouchet, Lou Jeanmonnot et Sophie Chauveau), la pancarte avait triplé de superficie.
"On a fait exprès d'en parler depuis longtemps. Assumer un rôle de favorites, c'est vraiment compliqué, je voulais voir si elles étaient capables de maîtriser ça, parce que l'on va encore avoir de belles échéances devant nous", a glissé l'entraîneur des Bleues pour la partie physique, Cyril Burdet.
Samedi, au coeur des Monts de Bohème-Moravie, elles sont passées par de véritables montagnes russes émotionnelles tout au long de la course, mais ont fini par franchir la ligne d'arrivée en tête avec une marge confortable sur la concurrence.
Ça n'a toutefois pas été un long fleuve tranquille, la faute à un vent qui a commencé à se lever en même temps que les épais nuages omniprésents au-dessus de la Vysocina Arena de Nove Mesto depuis le début des Mondiaux.
- "C'est grand!" -
Positionnée en première relayeuse, Lou Jeanmonnot a mis le reste du peloton dans le rouge dès le premier tour, et s'est montrée très solide sur le pas de tir.
"Ca s'est fait comme ça, j'avais vraiment prévu de rester cachée dans le premier tour. Et puis finalement, quand j'ai vu que ça ne suivait pas forcément dans le plat montant et au point le plus haut de la piste, je me dis autant en profiter", a estimé Jeanmonnot.
Le passage de Sophie Chauveau, contrainte à deux tours de pénalité, a complètement relancé le suspense.
Mais les deux meilleures cartouches françaises devaient encore venir, avec Justine Braisaz-Bouchet et Julia Simon. "JBB" a comblé un retard de 45 secondes pour passer en tête le relais à Simon avec une petite vingtaine de secondes d'avance sur la Suède.
Après un premier tir couché parfait de Julia Simon et Elvira Oeberg, tout s'est joué au dernier passage debout, lorsque les rafales de vent ont soudainement gagné en intensité (17 km/h).
Les trois erreurs de Simon ont fait disparaître Jean-Paul Giachino, l'entraîneur des Françaises au tir, avant qu'il ne pousse un ouf de soulagement quand la Française a mis ses trois pioches, alors qu'Elvira Oeberg a dû faire un tour de pénalité.
"Elle a fait ce qu'il fallait. Les pioches font partie du relais", a estimé Giachino, après avoir lâché: "On l'a fait, ouais! On l'a fait!", à Cyril Burdet.
"C'est grand d'être arrivées à aller chercher cette médaille d'or aujourd’hui", a lancé Justine Braisaz-Bouchet après la course, alors qu'elle a connu plusieurs fois la position de favorite dans un relais féminin français.
La moisson française en République tchèque s'est poursuivie en soirée avec la médaille de bronze du relais masculin, inespérée après les deux premiers relais d'Eric Perrot et Fabien Claude. Mais Emilien Jacquelin et Quentin Fillon Maillet ont progressivement ramené la France, qui a terminé derrière la Suède et la Norvège.
Avant les deux mass starts de dimanche, la France compte dix médailles, dont cinq en or, et peut viser le record d'Oslo en 2016 (onze médailles dont six en or).
Julia Simon, pour la sixième fois championne du monde, devient la biathlète française la plus titrée aux Mondiaux devant Marie Dorin Habert (5), et tentera sur la mass start dimanche de décrocher une sixième médaille à Nove Mesto, après ses quatre d'or (relais mixte, sprint, poursuite, relais) et une de bronze (individuel).