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Mondiaux de biathlon: l'impressionnante démonstration de Julia Simon en poursuite

Julia Simon a survolé la poursuite des Mondiaux-2024 de biathlon à Nove Mesto, pour s'offrir le doublé deux jours après le sprint, dominant son sujet comme à leurs plus belles heures Martin Fourcade ou Johannes Boe, vainqueur de son 18e titre mondial dimanche.

A 27 ans, Julia Simon décroche son cinquième titre mondial après l'or en poursuite l'an passé à Oberhof (Allemagne), en sprint vendredi à Nove Mesto, en relais mixte déjà à Nove Mesto mercredi et en relais mixte simple en 2021 à Pokljuka (Slovénie). Elle conserve ainsi son titre mondial de poursuite.

Dans le palmarès du biathlon français aux Mondiaux, elle rejoint les cinq titres de Marie Dorin-Habert (dont un en relais). Devant, il ne reste plus que Raphaël Poirée (huit titres dont un en relais) et Martin Fourcade (treize titres, deux en relais).

Sur les 10 kilomètres de la poursuite dimanche, sous une pluie battante et une température de 7 degrés dans les Monts de Bohème-Moravie, Julia Simon a montré qu'elle était la meilleure biathlète de la planète en ce moment.

Partie en tête grâce à son succès en sprint, elle avait un matelas d'avance sur les autres concurrentes, reléguées à une grosse quarantaine de secondes au minimum. Toutes, sauf Justine Braisaz-Bouchet, partie à cinq secondes et revenue rapidement dans ses skis dès les premiers mètres.

Le duel tant attendu a tenu sur les trois premiers des cinq tours, avec une faute chacune sur le second tir couché. Et puis la magie du tir debout de Julia Simon a parlé: elle a blanchi ses trois premières cibles quand "JBB" n'avait pas encore lâché sa première balle.

Elle a également impressionné sur les cinq dernières balles à lâcher, et s'est permis un large sourire avant de s'élancer sur la dernière boucle.

- Un calme retrouvé -

"J'ai fait le biathlon que j'aime, ne pas penser et tirer vite", a-t-elle glissé en conférence de presse.

Dans la dernière montée, course gagnée et troisième breloque tchèque en or dans la valise, elle s'est même arrêtée sur la piste pour serrer quelques mains, à commencer par celles de Cyril Burdet, l'entraîneur du groupe féminin français.

Comblée, elle a franchi la ligne d'arrivée ovationnée par 20.000 spectateurs, devant l'Italienne Lisa Vittozzi et Braisaz-Bouchet. L'équipe de France en est déjà à trois titres et six médailles.

La poursuite masculine s'est moins bien passée, avec trop de fautes au tir pour se mêler aux Norvégiens, emmenés par Johannes Boe, auteurs d'un inédit quintuplé.

"C'est la reine de ces Mondiaux, elle est extraordinaire à tous points de vue, surtout sur sa façon de gérer ses émotions. Rien ne la perturbe, dans la stratégie si elle jouait aux échecs, elle serait championne du monde aussi", souligne l'entraîneur français de la Norvège, Siegfried Mazet.

Après avoir passé l'été à s'entraîner seule, en liaison avec le staff de l'équipe de France, Julia Simon a connu un début de saison compliqué, notamment une 31e place sur l'individuel (15 km) à Östersund (Suède), où elle avait reconnu être "épuisée mentalement".

"Ce que j'aime bien, c'est que depuis le mois de janvier, ce qu'elle dégage, c'est le calme, ce qu'elle n'avait pas au mois de décembre", apprécie l'entraîneur du tir des Françaises, Jean-Paul Giachino.

L'affaire qui l'oppose sur le terrain judiciaire à sa coéquipière Braisaz-Bouchet (deux plaintes déposées contre Simon, dont une par Braisaz-Bouchet, pour fraude à la carte bancaire, une plainte contre X déposée par Simon pour usurpation d'identité) est reléguée très loin.

A Nove Mesto, il lui reste deux courses individuelles pour un impensable quadruplé individuel, qu'aucun biathlète n'est parvenu à réaliser - les Français Raphaël Poirée et Fourcade, les Norvégiens Ole Einar Bjoerndalen, Boe et Liv Grete Poirée, et l'Allemande Laura Dahlmeier n'ont cumulé "que" trois titres en solo sur une édition des Mondiaux par le passé.

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