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Mondiaux de judo: la revenante Audrey Tcheuméo se pare d'argent

Incapable de s'exprimer en finale à cause de crampes aux mains, Audrey Tcheuméo, revenue à son meilleur niveau après un long trou noir, a dû se satisfaire de la médaille d'argent des -78 kg, vendredi aux Championnats du monde de judo de Doha.

Tcheuméo, 33 ans, s'est inclinée par ippon en finale face à l'Israélienne Inbar Lanir, 7e mondiale. "Je n'arrivais pas à attraper le kimono! Je ne pouvais rien faire!", a-t-elle regretté.

La double médaillée olympique, qui n'avait plus participé aux Mondiaux depuis 2018, apporte à la délégation française une cinquième médaille depuis le début de ces Mondiaux.

"C'était assez difficile mais je suis quand même fière de moi", a-t-elle ajouté. "Ça fait cinq ans que je n'ai pas fait les +Monde+, là, je reviens avec une médaille mondiale donc ça fait plaisir, et l'année prochaine j'espère que je serai championne olympique à la maison."

Exemptée de premier tour, la Française a démarré sa journée par un combat un peu poussif contre la Colombienne Brenda Olaya avant de monter en puissance.

Au troisième tour, la native de Bondy a ipponisé la Bélarusse Darya Kantsavaya en à peine vingt secondes. Elle s'est montrée ensuite impressionnante en quart de finale contre la championne olympique japonaise Shori Hamada.

- "Frustrant" -

"C'est frustrant parce que clairement (Lanir) est forte mais j'ai battu plus forte avant, c'est ça qui me met les boules", a-t-elle réagi après avoir reçu le soutien en zone mixte de ses coéquipières en équipe de France.

Même si elle s'est montrée extrêmement déçue de sa défaite en finale, Tcheuméo se replace à point nommé dans la course aux JO-2024 après un trou noir de plusieurs années.

Championne du monde en 2011, médaillée de bronze olympique à Londres l'année d'après, puis d'argent aux Jeux de Rio, la doyenne des Bleues revient de loin après avoir connu un longue période de doutes.

Reléguée au rang de N.2 française par l'émergence de Madeleine Malonga dans sa catégorie des -78 kg, elle avait notamment été privée des JO de Tokyo en 2021.

Mais depuis quelques mois, elle semble renaître. "Quand je regarde le chemin parcouru, très peu de gens pensaient que je pourrais revenir à mon niveau et là, j'ai prouvé que je pouvais être parmi les meilleures mondiales", s'est-elle félicitée. "Regardez, on dirait que j'ai 20 ans!, a-t-elle souri.

"A 33 ans, une longévité pareille, d'avoir une nouvelle médaille mondiale à son âge. C'est quand même assez exceptionnel", a ajouté son entraîneur Christophe Massina.

- Riner, six ans après -

Dans la compétition masculine, où aucun Français n'était engagé, la journée a été marquée par le titre du Russe Arman Adamian, concourant sous bannière neutre, en moins de 100 kg.

Après leur exclusion en raison de la guerre en Ukraine, les judokas russes et bélarusses ont été réadmis en tant qu'athlètes neutres pour ces Mondiaux, l'une des premières compétitions internationales d'envergure à avoir suivi la recommandation du Comité international olympique.

Après la victoire d'Adamian, acquise aux pénalités au cours de la prolongation, le drapeau russe a été remplacé pour la cérémonie protocolaire par un drapeau affichant le logo de la compétition et l'hymne de la Fédération internationale a été joué à la place de l'hymne russe.

Samedi, la compétition se poursuit avec la catégorie des +100kg, où Teddy Riner, décuple champion du monde, signe son retour, six ans après sa dernière apparition sur la scène planétaire. Riner se présente au Qatar avec l'envie de se tester au contact des meilleurs judokas à un an des JO de Paris, son grand objectif.

Chez les femmes, Romane Dicko tentera de conserver son titre chez les +78 kg tandis que Julia Tolofua essaiera de la détrôner.

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