Accueil Sport

Natation: Hénique confirme sa renaissance à l'Euro

Révélée encore adolescente, puis longtemps cantonnée aux places d'honneur jusqu'au trou d'air du printemps dernier, Mélanie Hénique a confirmé sa renaissance en s'offrant l'argent européen du 50 m en petit bassin, dimanche à Glasgow (Ecosse).

Trois jours plus tôt, la sprinteuse picarde avait vécu son tout premier sacre international individuel, sur 50 m papillon, à quelques jours de fêter ses 27 ans, en améliorant le record de France (24.56).

Cette fois, elle s'est parée d'argent sur 50 m, en 23 sec 66, encore synonyme de record de France, sur une course olympique en prime. Elle s'est même offert le luxe de devancer la championne olympique en titre de la distance, la Danoise Pernille Blume (23.73).

"C'est une performance que je retiens. Mais je suis dans la construction et j'en veux encore plus", ose-t-elle.

Pour Hénique, c'est la concrétisation d'un nouvel essor qui tombe à pic, à sept mois des JO-2020. Et qui intervient après un point bas touché au printemps dernier, quand elle a échoué à se qualifier pour les Mondiaux-2019 en grand bassin.

Jusqu'à ce moment-là, Hénique était une habituée des étés en équipe de France depuis près de dix ans (à l'exception des JO-2012). En Bleu, elle s'était révélée encore ado, à quinze ans seulement, en décrochant le bronze européen du 50 m papillon en 2010, à Budapest. Elle avait récidivé à l'échelon mondial un an plus tard, à Shanghai. Puis, à un degré moindre, aux Championnats d'Europe en petit bassin à Chartres l'année suivante.

- "Prête pour la saison olympique" -

S'en étaient suivi des places de finaliste à la pelle, mais plus de podium individuel. Jusqu'au "coup de couteau", selon les mots d'un des entraîneurs de Marseille, Arnaud Rondan, de sa non-qualification pour les Mondiaux de Gwangju.

Derrière sa renaissance, les ingrédients sont multiples.

"L'assimilation (du travail technique), l'expérience et ce qu'elle a mis en place en termes de nutrition et de bien-être, tout mis bout à bout, ça fait la +Mel+ championne d'Europe", résume Rondan.

Ajoutez à son "ultraprofessionnalisme" une trilogie sagesse-calme-patience chez quelqu'un de nature "très impulsive et très spontanée". Terminez par deux mois de vacances estivaux plus connus depuis des lustres et finalement bénéfiques. Et vous obtenez la Hénique "nouvelle version".

"J'avais besoin d'un arrêt. Ca a été un mal pour un bien, estime-t-elle. J'ai vraiment coupé. Et j'ai eu le temps d'aller chercher les outils de travail pour performer aujourd'hui et demain."

Car Hénique ne se trompe pas de cible: "Il n'y a que les JO qui comptent", affirme-t-elle.

"Je suis prête pour la saison olympique. J'ai franchi un cap. C'est de bon augure", estime-t-elle.

- Stravius "impuissant" -

Avec l'argent du 50 m, Hénique, également médaillée d'or avec le 4x50 m dames et de bronze avec le 4x50 m mixte, apporte à l'équipe de France sa neuvième et dernière récompense de la semaine écossaise.

Béryl Gastaldello, déjà triple médaillée d'argent en individuel (100 m, 50 m papillon et 50 m dos), plus double médaillée en relais (or et bronze), n'a pas fait grimper plus haut son compteur de podiums dimanche (4e du 100 m papillon, malgré un record personnel en 56.55, et 8e du 50 m).

Déception pour Jérémy Stravius, "totalement impuissant" en demi-finale du 50 m dos et privé de finale.

"Il y a clairement un manque de sensations. Ca régresse sur l'année, j'étais meilleur en octobre, ça ne me donne pas de bons repères... Faire dixième, au secours !", lâche le pilier des Bleus, qui fait des JO-2020 son ultime objectif et visera la qualification sur 100 m et 100 m papillon.

"J'ai connu tellement mieux que c'est dur de vivre ça... Il ne faut pas lâcher, mais c'est compliqué. Physiquement et mentalement", confie le co-champion du monde 2011 du 100 m dos.

Pour Florent Manaudou, qui faisait à Glasgow son retour en équipe de France après plus de trois ans d'absence, la compétition écossaise s'est achevée dans la matinée, quand le 4x50 m 4 nages messieurs n'a pas passé le cap des séries.

À lire aussi

Sélectionné pour vous