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Natation: Marchand au paradis, les Bleus voient triple

Léon Marchand vit une semaine de rêve. Après un premier sacre samedi et une médaille d'argent mardi, le nouveau phénomène de la natation française a décroché mercredi un deuxième titre aux Championnats du monde de Budapest, en remportant l'or du 200 m quatre nages.

Sans doute entraînés par la folle dynamique enclenchée par Marchand dès le premier jour des Mondiaux, deux autres Bleus se sont hissés sur un podium mercredi: Maxime Grousset, médaillé d'argent du 100 m nage libre, et Analia Pigrée, en bronze sur 50 m dos.

Trois médailles en une soirée, c'est une première pour la France aux Mondiaux, et comme l'a souligné Marchand, "c'est déjà mieux que les JO de Tokyo", d'où les Bleus n'étaient revenus d'une semaine de compétition qu'avec une seule distinction (l'argent de Florent Manaudou sur 50 m nage libre).

Dans la capitale hongroise, Marchand n'a pas cessé d'être épatant. "Depuis samedi, je me réveille, je suis au paradis. Je suis trop content d'être là", a-t-il déclaré avec sa bouille souriante. "Malheureusement, c'était la dernière course en individuel, j'espère que je vais faire 2-3 relais mais franchement c'était une super semaine. Je suis super content de moi", a-t-il poursuivi en ponctuant comme toujours ses propos d'un petit rire jovial.

Dans la Duna Arena de Budapest, il avait déjà fait retentir la Marseillaise lors du 400 m quatre nages avant de décrocher l'argent du 200 m papillon mardi.

- "C'est plutôt cool!" -

Le jeune homme de 20 ans, qui s'entraîne avec Bob Bowman, ancien coach de la légende Michael Phelps, est désormais le troisième nageur français à avoir décroché deux titres individuels mondiaux la même année après Laure Manaudou à Melbourne (2007) et Florent Manaudou (2015) à Kazan.

En finale du 200 m quatre nages, il a fait parler sa puissance sur la deuxième partie de course, prenant la tête après la brasse, position qu'il n'a plus quittée, malgré le retour de l'Américain Carson Foster dans la quatrième et dernière longueur, en crawl.

Il devance l'Américain Carson Foster et le Japonais Daiya Seto et en profite pour battre le record de France, qu'il avait déjà amélioré la veille (1 min 55.75).

Le Toulousain s'impose aussi dans la course qui avait vu son père Xavier décrocher la médaille d'argent aux Mondiaux de 98 à Perth en Australie. "Il est vice-champion du monde en 98, moi je suis champion du monde en 2022", a fait remarquer Léon. "C'est plutôt cool, je l'ai battu cette fois!"

Trois quarts d'heure plus tôt, Maxime Grousset, révélation française des JO de Tokyo l'été dernier à la faveur de sa quatrième place en finale du 100 m nage libre, avait décroché l'argent de la course reine.

Le Néo-Calédonien n'a été devancé que par l'ado roumain de 17 ans David Popovici, l'autre sensation de ces Mondiaux hongrois.

"La prochaine fois, je le battrai", a promis Grousset. "Je suis vraiment très, très content de la course que j'ai faite, je pense que je peux faire un petit peu mieux, je me suis relâché sur certains passages."

- Pigrée: "Le début de ma carrière" -

Même si les trois médaillés du podium de Tokyo étaient absents, Caeleb Dressel en tête, forfait pour "raisons médicales", cette médaille est une "validation" pour le nageur de 23 ans. "C'est mon premier podium en individuel, je ne peux qu'être content et avoir envie de faire mieux."

Analia Pigrée est venue compléter le triplé bleu du jour en décrochant le bronze du 50 m dos. "Faire troisième c'est exceptionnel pour mes premiers Championnats du monde donc je suis très contente et très fière de moi", a réagi Pigrée, dont la préparation a été perturbée par une blessure à une épaule contractée en début d'année.

"J'espère que mes parents sont fiers de moi parce qu'ils ont sacrifié beaucoup", a ajouté la Guyanaise de 20 ans, venue en métropole à l'âge de 15 ans pour s'entraîner à Font-Romeu.

Cette médaille représente "le début de ma carrière", a-t-elle estimé.

Pour l'équipe de France, déjà récompensée de six médailles dans ces Championnats du monde, c'est peut-être aussi le début d'une renaissance à deux ans des Jeux olympiques de Paris.

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