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NFL: Brady revient allumer la lumière à New England

Il y a des fins d'histoires qui prennent du temps à être racontées: plus d'un an après son départ des Patriots où il a vécu 20 glorieuses années, Tom Brady revient pour la première fois à New England et les langues d'enfin se délier.

C'est en héros du passé - marqué par six Super Bowls remportés -, que l'inoxydable Brady, 44 ans, va refouler la pelouse du Gillette Stadium, dimanche. Mais aussi en champion, car dès sa première saison à Tampa Bay, il a réussi à mener les Buccaneers au sacre en février, raflant au passage sa septième bague personnelle.

Le hasard du calendrier sonne donc son retour dans le Massachusetts, où, comme le chantaient les Bee Gees, "the lights all went out, the day I left", "les lumières se sont éteintes, le jour où je suis parti", en évoquant ceux qui suivirent le mouvement "flower power" jusqu'à San Francisco.

A Foxborough, la lumière s'est aussi éteinte avec le départ de Brady, les "Pats" ayant échoué à se qualifier pour les play-offs sans lui.

Le prix de certaines places a culminé à 13.000 dollars (11.200 euros) pour voir à nouveau jouer le quarterback, qui a placé la Nouvelle-Angleterre sur la carte de la NFL et n'a finalement jamais eu l'occasion de dire au revoir aux fans. Ceux-ci devraient donc lui réserver un bel accueil.

- "Notre relation est bonne" -

Dans un livre à paraître, "It's Better to Be Feared" ("C'est mieux d'être craint"), écrit par un journaliste d'ESPN Seth Wickersham, il est dit que Brady n'a d'ailleurs pas eu plus droit à un "adieu" chaleureux de la part de Bill Belichick, son entraîneur et mentor pendant vingt ans.

S'il lui a confié au téléphone qu'il était "le meilleur joueur que la ligue ait jamais vu", le fait que cela n'ait pas eu lieu en personne était "révélateur" du niveau de détérioration de la relation entre les deux hommes, affirme l'auteur.

Ce que Belichick a réfuté de façon laconique: "Ce n'est pas vrai, notre relation est bonne... elle a toujours été bonne".

Selon Wickersham, citant des sources proches du joueur, les prémices du divorce remontent à 2017, Brady leur confiant alors "ne plus vouloir jouer pour Bill". Ce qui ne les a pas empêchés de remporter ensemble leur sixième Super Bowl début 2018. Le quarterback "était déjà curieux de savoir s'il existait une autre façon de gagner", avance l'auteur.

Belichick voulait-il conserver Brady après la saison 2019? "Il a évalué ses options et a pris une décision. Nous n'étions pas une aussi bonne option que Tampa, il faut lui demander. En tout cas, il ne s'agissait pas de ne pas vouloir le garder. Ça, c'est sûr", a-t-il répondu sur une radio locale.

- "Envie de leur botter les fesses"

Ce faisant, il a contredit Tom Brady Sr, qui a affirmé dans un podcast que le coach de 69 ans voulait que son fils "prenne la porte", et le coach personnel du joueur Alex Guerrero, pour qui la rupture était le fait de Belichick, "tentant encore de le traiter comme le gamin de 20 ans qu'il avait recruté".

"Bill est un grand entraîneur, il m'a appris beaucoup, il a été un mentor... Toutes ces choses sont super personnelles", a déclaré Tom Brady mercredi, soucieux de ne pas alimenter les discussions. "Nous avons eu une excellente relation. A la fin, tout a été géré de la bonne façon, du mieux que nous le pouvions. Je pense que chacun d'entre nous a simplement compris où nous en étions."

Si le légendaire Michael Jordan reconnut que revenir jouer à Chicago avec Washington fut très difficile, Brady ne devrait pas ressentir pareille pression, selon l'ancienne gloire des 49ers, Joe Montana. "Il s'en fiche probablement parce qu'il a gagné un Super Bowl sans les Patriots. Et c'est comme jouer contre votre meilleur ami, vous ne voulez jamais perdre."

Un état d'esprit traduit par les mots même du GOAT (Greatest Of All Time, le meilleur de tous les temps): "J'ai encore de très bons amis là-bas, mais ils savent que j'ai envie de leur botter les fesses".

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