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NHL: avant de libérer le Kraken, Seattle a dû faire pousser ses tentacules

La grande nouveauté en NHL, pour la saison qui s'ouvre mardi, s'appelle le Kraken de Seattle, devenu fin avril la 32e franchise de la Ligue nord-américaine de hockey sur glace et qui a dû depuis monter une équipe la plus compétitive possible.

Le premier match de l'histoire du Kraken, qui évoluera dans la division Pacifique, se déroulera à Las Vegas contre des Golden Knights, que rêveraient sûrement d'imiter les joueurs de Seattle: la franchise du Nevada avait réussi l'exploit de se hisser en finale de la Stanley Cup dès sa toute première saison, en 2017-2018.

Dans une ville où le coeur des fans bat presque uniquement pour les Seahawks, l'équipe de football américain évoluant en NFL, depuis que la franchise NBA des SuperSonics a déménagé à Oklahoma City et été rebaptisée Thunder, le Kraken --un monstre marin des légendes scandinaves, dernier nom retenu dans une liste initiale qui en comportait environ 1.200-- a une place à se faire, dans un contexte favorable.

Sa patinoire est située dans la Climate Pledge Arena sise au centre-ville de Seattle, qui se développe beaucoup et prend de la valeur. "Or la base des abonnés est constituée de trentenaires qui y vivent et travaillent pour des géants comme Amazon et Google", dépeint à l'AFP l'un d'eux, John Harrison.

- Conditions de recrutement -

"Cette ville est folle des Seahawks et finalement ce sera la même chose pour le Kraken. L'équipe aura une base de fans enragés qui la soutiendront et l'aideront même à gagner des matches", anticipe-t-il.

Sitôt la NHL officiellement intégrée le 30 avril, après le dernier versement de ses frais de création dont le montant total s'est élevé à 650 millions de dollars (environ 560 M EUR), le club a pu commencer à la constituer cette équipe.

D'abord en recrutant des joueurs libres de tout contrat, avant de choisir en deuxième position un des meilleurs jeunes issus de la Draft, Matthew Besnier, qui a souhaité finir son cursus à l'Université de Michigan et ne jouera que l'an prochain chez les pros.

Puis selon le règlement de la Ligue, le Kraken a pu débaucher un joueur appartenant à chacune des autres équipes, à l'exception des Golden Knights (dernière franchise créée avant elle), soit un total de 30 hockeyeurs (au moins 14 attaquants, 9 défenseurs et 3 gardiens).

Seattle n'a cependant pas pu à loisir recruter toutes les stars de la Ligue, d'abord parce qu'un plafond salarial imposé rend la chose impossible, ensuite parce que les 30 équipes ont chacune dressé une liste d'"intouchables" parmi sept attaquants, trois défenseurs et un gardien de but. Pour résumer, leurs meilleurs éléments.

Les dirigeants du Kraken ont ainsi vu leur action limitée par une dizaine d'autres conditions de ce type, établies par la Ligue, qui s'appliquent à la fois aux clubs et aux joueurs.

- Vétérans et jeunes talents -

Au final, Seattle ne succédera sans doute pas cette saison au double champion en titre Tampa Bay et attendra pour pouvoir attirer une star, mais la priorité du manager général Ron Francis était de bâtir un effectif avant tout homogène.

"Si vous regardez certains des joueurs que nous avons acquis, comme les ailiers droits Jordan Eberle et Jaden Schwartz, ainsi que le défenseur Mark Giordano, vous voyez que nous recherchions quand même le haut de gamme", explique à l'AFP son adjoint Jason Botterill.

"Pour nous, il est important de trouver de la profondeur dans notre effectif. Nous avons essayé de mettre l'accent sur la polyvalence des joueurs", ajoute-t-il.

L'équipe est ainsi constituée par un mélange de vétérans et de jeunes talents. Le joueur le plus expérimenté est Giordano, qui a passé 15 ans chez les Calgary Flames.

"C'est une expérience plutôt cool pour nous tous", a déclaré le joueur de 38 ans à NHL.com. "La plupart de temps, quand vous retrouvez votre équipe, il y a 13, 14 gars avec qui vous avez joué l'année précédente. Cette année, aucun d'entre nous n'a joué avec les autres."

L'ancien attaquant des Oilers d'Edmonton, Eberle, a quant à lui souligné une sensation d'excitation supplémentaire lors du stage d'entraînement de présaison. "Tous les gars se sont rassemblés bien plus tôt que ce qu'on peut voir dans les autres équipes. Nous étions tous ici deux semaines avant que le stage ne commence. Nous rapprocher à ce point a été énorme."

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