Accueil Sport

Patinage artistique: Morgan Ciprès relaxé, la Fédération ne fera pas appel

Le patineur français Morgan Ciprès, soupçonné d'avoir envoyé des photos obscènes à une mineure fin 2017, a été relaxé par la commission disciplinaire de la Fédération française des sports de glace (FFSG), a-t-on appris mercredi auprès de la FFSG qui ne fera pas appel.

Dans sa décision rendue mardi, dont l'AFP a obtenu copie, la commission disciplinaire de la FFSG indique qu'il "n'a été porté (à sa) connaissance (...) ni plainte de la victime présumée ni élément de nature à établir l'existence d'une procédure pénale".

De plus, il "ne figure au dossier aucun élément objectif (photographies, messages, lettre ...) de nature à établir la preuve de l'infraction reprochée".

Une "décision de condamnation ne saurait ressortir des seules coupures de presse et de la lettre d'un avocat américain adressée à la FFSG pour l'inviter à contacter son assureur", ajoute la commission, pour qui "la matérialité des faits poursuivis" est "non établie en preuve".

Morgan Ciprès, champion d'Europe 2019 avec Vanessa James, en couples, est soupçonné d'avoir envoyé en décembre 2017 deux photos de son sexe à une jeune patineuse de treize ans. L'affaire avait été révélée par le quotidien américain USA Today en décembre 2019.

Contactée par l'AFP, l'avocate de la jeune fille, Andrea Lewis, a regretté "une décision scandaleuse". Selon elle, la FFSG "démontre qu'elle se préoccupe davantage de l'argent que d'enfants victimes, en ignorant des preuves accablantes, mais aussi des dommages physiques et émotionnels infligés à une jeune fille par quelqu'un qu'elle admirait et en qui elle avait confiance".

La commission disciplinaire avait été saisie le 23 avril par la nouvelle présidente de la FFSG, Nathalie Péchalat, élue mi-mars après la démission de Didier Gailhaguet, emporté par le scandale des violences sexuelles qui a secoué le patinage français début 2020.

- pas de sanction pour Beyer -

Dans une décision distincte rendue lundi et consultée par l'AFP, la commission de discipline s'est aussi déclarée incompétente à l'égard de l'ancien entraîneur Gilles Beyer pour les faits de viol dont l'accuse l'ancien patineuse Sarah Abitbol au début des années 90, au motif qu'il n'était plus titulaire d'une licence à la FFSG au moment où elle a statué en juillet. L'ancien entraîneur fait toujours l'objet d'une enquête du parquet de Paris, notamment pour "viols".

La commission de discipline de la FFSG "est indépendante et ses membres ont les compétences juridiques et déontologiques pour prendre des décisions et prononcer ou non des sanctions. La FFSG ne fera donc pas appel de leurs décisions", a réagi Nathalie Péchalat auprès de l'AFP.

Selon USA Today, Ciprès (29 ans), ainsi que ses entraîneurs basés en Floride, John Zimmerman et Silvia Fontana, étaient visés par une enquête de l'organisation américaine Safe Sport, dédiée à la lutte contre les violences dans le sport. Il est reproché aux entraîneurs d'avoir fait pression sur l'adolescente pour qu'elle garde le silence.

Début juillet, le quotidien américain a aussi annoncé que le shérif de Pasco County en Floride avait relancé une enquête sur ce dossier, sur la base de nouvelles informations.

"A ce jour, Morgan Ciprès n'a jamais été convoqué par la police ou par la justice aux Etats-Unis, ni par Safe Sport", a indiqué à l'AFP son avocat, Me Jean-Jacques Bertrand, qui a refusé de préciser si le patineur avait reconnu ou non les faits devant la commission disciplinaire de la FFSG. Contacté par l'AFP, Safe Sport n'a pas souhaité faire de commentaire sur l'affaire.

Dans un premier temps, la FFSG, à l'époque présidée par Didier Gailhaguet, avait décidé de ne pas sanctionner Ciprès.

À lire aussi

Sélectionné pour vous