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Pro D2: Biarritz, une rétrogradation devenue prévisible

Guerre d'ego entre financiers, trésorerie dans le rouge: Biarritz (Pro D2) n'a pas survécu à son deuxième oral devant le conseil supérieur de la Direction nationale d'aide au contrôle de gestion qui l'a rétrogradé vendredi en troisième division (Fédérale 1).

Surpris par cette décision, le BO, place forte du rugby français dans les années 2000 descendu en Pro D2 il y a quatre ans, envisage de faire appel auprès de la commission d'appel de la Fédération française de rugby (FFR) dans les sept jours, comme la loi l'y autorise.

"La DNACG s'est étonnée du manque de soutien de l'ensemble des actionnaires du club au titre de la dernière augmentation de capital, pourtant votée à l'unanimité le 5 février dernier. Le message de la DNACG est clair: les divisions nuisent au club. Il faut aujourd'hui se rassembler autour d'un même projet", a expliqué le club basque dans un communiqué.

Ce rapprochement peut-il avoir lieu alors que Biarritz traverse actuellement sa plus grave crise de gouvernance, que des luttes intestines jalonnent son quotidien depuis un trimestre, avec trois présidents qui se sont succédé à sa barre, avec des promesses financières évanouies ?

Elles sont loin les années fastes sous les présidences de Serge Blanco (1995-98 et 2008-2015) et feu Marcel Martin (1998-2008), ponctués de trois titres de champion de France, un Challenge européen et deux finales de Coupe d'Europe.

Il a vécu aussi le partenariat historique avec Cap Gemini, dirigé par le mécène du rugby Serge Kampf, décédé en mars 2016, qui versait chaque saison 1,5 million d'euros dans les caisses basques.

Début février, l'ancien arrière international Nicolas Brusque (41 ans) a été éjecté de la présidence après deux ans et demi de mandat par les actionnaires majoritaires d'A-Team Sports Investments (ATSI) disposant de 52% du capital du club.

- Guerre d'influence -

Son successeur, Benjamin Gufflet, gérant du magazine Surf Session, a ensuite jeté l'éponge au bout de seulement 53 jours marqué par le décès brutal du directeur général du club Pierre Bousquier, et des tiraillements au sein d'ATSI, désormais divisé en deux clans.

Celui de Gufflet, de l'actuel président Benoît Raynaud, ostéopathe de profession, et de l'homme d'affaires parisien Bruno Ledoux, actionnaire du journal Libération, qui représentent 26% de l'actionnariat, et qui demandent que leurs anciens associés (26% également) leur apportent les 1,2 million d'euros qu'ils se sont engagés à mettre lors de l'Assemblée générale du 5 février.

Ceux-ci, des investisseurs français basés à Hong Kong menés par le financier Louis-Vincent Gave (également actionnaire de l'Union Bordeaux-Bègles à hauteur de 10%) et son ami Jean-Baptiste Aldigé, réclament eux le remboursement du 1,5 million injecté pour sauver le club il y a un an. Bloquant par conséquent toute augmentation de capital possible.

Dans cette guerre d'influence sans pareille, la direction actuelle mise beaucoup sur l'Assemblée générale prévue le 6 juin.

"Nous avons pris contact auprès de l'ensemble des actionnaires, y compris le groupe Gavekal (en tant qu'associé d'ATSI), afin de trouver une solution de compromis et de rassemblement pour le club", poursuit le communiqué du club.

Ce dernier estime que "l'arrivée de nouveaux partenaires donne toutes les chances pour envisager le redressement du club ainsi qu'un rétablissement durable de sa situation".

Suffisant pour inverser la donne ou vœu pieux de circonstance ? Le BO a une semaine pour trouver la parade, mais s'il ne parvenait pas à convaincre les instances, c'est l'US Dax, qui a terminé 15e cette saison, qui sauverait une nouvelle fois sa tête en Pro D2.

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