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Racing 92: Vakatawa sur un nuage

On ne l'arrête plus. Dans la foulée d'une excellente Coupe du monde avec le XV de France, le centre Virimi Vakatawa a de nouveau été décisif avec le Racing 92 pour surclasser les Saracens dimanche en Coupe d'Europe (30-10).

"Il est en forme internationale, voire même plus." A l'image du deuxième ligne Boris Palu, les coéquipiers de Vakatawa rivalisent de superlatifs pour résumer le début de saison du trois-quarts, élu homme du match face au champion d'Europe après avoir inscrit un essai (10e) sur une passe au cordeau de Maxime Machenaud, offert un autre à Teddy Thomas (26e) et bien plus encore.

Il gratte même des ballons tel un troisième ligne! "L'année dernière, il prenait des pénalités. Là, il les gratte bien", s'amuse Palu. Difficile d'ailleurs de restreindre à un registre celui qui est passé de l'aile au centre et a fréquenté deux ans l'équipe de France à VII (2014-2016). Perforateur, Vakatawa (27 ans, 21 sélections) sait désormais tout aussi bien faire jouer après lui que terminer, comme l'ont montré ses 13 essais inscrits en Top 14 la saison dernière.

Merci Laurent Labit, qui avait en 2017, au moment de son retour au Racing après la parenthèse du contrat fédéral, insisté pour que le Fidjien d'origine délaisse l'aile pour le centre, quitte à le faire sortir des petits papiers du sélectionneur Jacques Brunel, à un poste où la concurrence était dense.

- "Il est en feu" -

Vakatawa a dû patienter jusqu'en août, et le forfait de Geoffrey Doumayrou, pour réintégrer les Bleus. Juste à temps pour honorer la promesse faite à sa mère, décédée l'hiver dernier, de disputer la Coupe du monde. Et depuis, "il est en feu", sourit Baptiste Chouzenoux.

Titulaire surprise au Mondial, Vakatawa "a fait des matches incroyables en équipe de France", estime le troisième ligne. Et, depuis qu'il est rentré du Japon, "il nous fait beaucoup de bien", ajoute le Basque. Comme face au Stade Français en Top 14, où il a délivré un autre caviar pour Teddy Thomas et contribué au succès bonifié du Racing (25-9).

"Son carburant, c'est la confiance", explique Henry Chavancy, son partenaire au centre qui le connaît par coeur. "Aujourd'hui, le réservoir confiance est plein, il le démontre sur le terrain. Il met son talent au service de l'équipe."

Le travail du manager Laurent Travers consiste donc à entretenir cette confiance. "C'est un mec qu'il faut libérer", explique le manager. "Tu lui dis juste: ben, joue! Si tu lui fixes trop de règles, au bout d'un moment tu le perds." Ce qui ne veut pas dire qu'il n'a pas besoin de dialoguer. "Contrairement à ce que les gens pensent, il a besoin d'être valorisé. Si tu lui dis rien, il a l'impression qu'il n'est pas bon. Il faut beaucoup lui parler, lui faire sentir qu'il a des responsabilités."

- Plus consistant -

Si Vakatawa est au sommet de son art, c'est parce qu'il gagne aussi "en consistance", estime Chavancy. "Il devient très régulier et c'est ce qui lui manquait par le passé. Aujourd'hui, il prouve week-end après week-end que c'est un grand joueur. Il fait toujours le geste juste, ce n'est pas quelqu'un d'individualiste. Il a des qualités incroyables mais il les met vraiment au service du collectif."

Un collectif au sein duquel le Fidjien se sent bien parce qu'il est "super bien intégré", souligne Palu. "Même s'il a fait ses années à VII, il est arrivé au Racing à 18 ans, c'est un des plus anciens quasiment au club. Il est timide mais c'est un cadre de l'équipe. Il ne va pas forcément beaucoup parler mais il va prouver sur le terrain."

Avec une telle individualité, le Racing peut espérer enfin soulever la Coupe d'Europe... sauf que le rugby est avant tout une affaire collective, rappelle Travers. "On a besoin de ces joueurs-là qui sont capables de faire la différence mais ils sont aussi dépendants des autres. S'ils ont les ballons dans les bons timings, c'est grâce aussi aux avants, aux demis, aux trois-quarts..." Les Saracens l'ont constaté à leurs dépens.

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