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Rugby à XIII: les Dragons catalans face à l'histoire

Première équipe française et étrangère à disputer la finale de Super League, l'élite anglaise du rugby à XIII, les Dragons catalans ont rendez-vous avec l'histoire samedi contre St Helens, double tenant du titre, dans le mythique stade d'Old Trafford à Manchester.

Les images se bousculeront dans les têtes catalanes au moment de monter, dans le bruit et la fureur populaire, sur la scène du "théâtre des rêves", antre habituelle des footballeurs de Manchester United.

Devant les yeux rieurs de Mickaël Goudemand défileront sans doute les exploits ballon (rond) au pied d'Eric Cantona, Paul Pogba ou Cristiano Ronaldo. "Rien que de jouer à Old Trafford est déjà incroyable pour nous", frémit le troisième ligne de la franchise basée à Perpignan. "Alors y gagner..."

"Ce stade est complètement mythique. Il n'y a pas beaucoup mieux en Europe", appuie son jeune coéquipier Arthur Mourgue, sans cacher aux journalistes britanniques qu'il sera "a little bit nervous" en foulant pour la première fois la pelouse mancunienne.

"Il faut quand même rester concentré sur ce qu'on doit faire et ce qu'on vient chercher", prévient le joueur de 22 ans, considéré comme l'un des grands espoirs français de la discipline.

- "Meilleure semaine de notre vie" -

Les Dragons, nés en 2005 de la fusion de deux clubs emblématiques, le XIII catalan et l'AS Saint-Estève, ont l'occasion d'écrire l'une des plus belles pages de l'histoire du rugby à XIII français.

Leur capitaine Benjamin Garcia assure pourtant ressentir moins de pression qu'avant la demi-finale remportée la semaine dernière contre Hull KR (28-10) dans un stade Gilbert-Brutus plein à craquer.

"Il y avait tout le monde, nos familles... C'était le match à ne pas perdre", explique-t-il, "libéré" d'avoir brisé le plafond de verre après trois échecs catalans dans le dernier carré (2009, 2014 et 2020).

Les "Dracs" peuvent compter, pour garder la tête froide, sur le flegme de leur entraîneur anglais, Steve McNamara. "Il nous a dit qu'on passait le meilleure semaine de notre vie", raconte Garcia. "On va en finale pour prendre du plaisir, pas avec une mauvaise pression".

Comme beaucoup de ses coéquipiers, le polyvalent deuxième ligne était déjà de la fête lorsque la formation française a soulevé en 2018 la Challenge Cup dans une autre enceinte prestigieuse, Wembley.

Un succès à Manchester, dans le Nord de l'Angleterre, berceau du rugby à XIII, aurait encore une autre saveur pour lui, car il récompenserait "le travail de toute une saison".

- St Helens dans son jardin -

Passés depuis leur arrivée dans le championnat anglais, il y a 15 ans, d'exotiques faire-valoir à de sérieux prétendants au titre, les Perpignanais ont dominé la phase régulière avec 19 succès en 23 matches.

Ils retrouveront à Old Trafford leur dauphin, St Helens, huit fois vainqueur de la Super League (un record partagé avec Leeds) et en quête de la passe de trois après ses sacres de 2019 et 2020.

Davantage rodés à ce genre de matches à enjeu, les Saints du pilier Alex Walmsley pourront aussi compter, à une quarantaine de kilomètres de chez eux, sur le soutien de leur public, qui dépassera largement celui des Catalans malgré les quatre avions privés affrétés depuis Perpignan.

Entre restrictions sanitaires et coût du voyage, "on sait à quel point il est difficile de monter en Angleterre", regrette l'Audois Julian Bousquet. "Nous aurons nos supporters dans un coin de la tête et ça va nous aider à faire les efforts supplémentaires pour leur ramener la Super League".

La star des Dragons Sam Tomkins a déjà remporté la compétition à quatre reprises avec Wigan. Forfait pour la demi-finale, "l'homme d'acier" anglais, désigné meilleur joueur de la saison, devrait cette fois être en mesure de tenir sa place.

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