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Rugby: avec les six matches, le but "n'est pas de créer un précédent", selon le directeur Six nations

L'élargissement "exceptionnel" de la fenêtre internationale automnale de rugby, avec six matches programmés, ne vise pas à "créer un précédent" mais à répondre à des nécessités sportive et économique, a expliqué mardi à l'AFP le directeur général du Tournoi des Six nations Benjamin Morel.

Q: Quels sont les intérêts de l'extension de la fenêtre internationale automnale permise par World Rugby?

R: "Le but est que les matches internationaux qui n'ont pas pu avoir lieu, puissent se jouer dans les deux hémisphères. Chacune des Six nations va donc jouer six matches. Cette extension est exceptionnelle. On va retourner à la normale pour 2021 en espérant que le calendrier ne soit pas impacté (par la pandémie de Covid-19). Il y a des nécessités sportive et économique pour que chacune des fédérations puisse accueillir les trois matches prévus habituellement à l'automne, avec des recettes de billetterie, de sponsoring et des droits de diffusion. Étant donné que les nations ne peuvent pas toutes se déplacer, on a trouvé une solution solidaire avec les Six nations, à travers l'Autumn Nations Cup. Il ne s'agit absolument pas de créer un précédent pour un futur changement de calendrier international. Ce sont deux sujets complètement différents".

Q: Mais les objectifs de billetterie ne pourront être atteints...

R: "Évidemment, quand on voit l'évolution des différentes jauges dans les stades, les recettes billetterie ne sont pas au rendez-vous. Cela rend encore plus nécessaire la tenue de ces matches avec les revenus de diffusion et de sponsoring, qui sont cruciaux dans ces temps difficiles".

Q: En France, la Ligue nationale (LNR) et la Fédération (FFR) sont en désaccord sur le nombre de match à jouer par le XV de France. Qu'en pensez-vous?

R: "Chaque équipe des Six nations jouera six matches, donc ce n'est pas un cas particulier. La France va entamer cette fenêtre internationale en jouant contre le pays de Galles, qui est un match de préparation en vue du match décisif contre l'Irlande pour l'attribution de la victoire dans le Tournoi des six nations. Le caractère sportif n'est pas à négliger si on veut garantir l'équité de la dernière journée du Tournoi (31 octobre). Il y a France-Irlande mais aussi Italie-Angleterre et pays de Galles contre Écosse. L'Irlande et l'Italie auront eu l'avantage de jouer un premier match le 24 octobre. Les quatre autres nations ont ressenti le besoin de faire un match de préparation avant un match si capital".

Q: Serait-ce catastrophique pour l'image du rugby français si le sélectionneur doit aligner une équipe bis contre les Gallois?

R: "Des pistes ont déjà été explorées sur le nombre de matches que chaque joueur pouvait jouer lors de cette fenêtre, plutôt que d'en venir à des extrêmes. J'espère que ce conflit peut être résolu de manière raisonnable. C'est une période exceptionnelle pour tout le monde et si l'on pouvait éventuellement se concentrer sur des choses plus productives et travailler main dans la main sur comment faire revenir les spectateurs dans les stades en parfaite sécurité, que ce soit en France, en Angleterre ou en Écosse par exemple, ce serait essentiel, plutôt que de rentrer dans des débat stériles qui n'aident personne au final".

Q: L'édition 2021 du Tournoi est-elle susceptible d'être reportée?

R: "Il n'y a eu aucune discussion formelle là-dessus. Maintenant, comme toute entreprise qui est impactée par la non-présence de spectateurs et avec l'importance des revenus de billetterie qui concordent pour le financement du rugby, ce sont des choses qu'il faut regarder. Et d'un autre côté, le plus important pour nous est de travailler avec les pouvoirs publics dans l'ensemble des nations pour trouver des moyens adéquats pour que les spectateurs retournent dans les stades en parfait contrôle des restrictions sanitaires".

Propos recueillis par Ludovic LUPPINO

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