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Six Nations: data, GPS, intensité, "ball in play"... la méthode Galthié

"On joue comme on s'entraîne. On s'entraîne comme on joue." Le leitmotiv du staff de l'équipe de France tourne en boucle dans les bouches et les têtes des Bleus, qui ont passé une semaine intense à Nice, loin de Marcoussis, pour préparer le Tournoi des six nations.

"C'était une semaine assez chargée mais on a plutôt bien bossé", estime le troisième ligne Grégory Alldritt. L'arrière Anthony Bouthier évoque lui aussi une préparation "intense et fatigante" avant le premier match contre l'Angleterre dimanche prochain au Stade de France.

Les 42 joueurs appelés par Fabien Galthié ont ainsi passé leur première semaine azuréenne à découvrir, pour certains, les nouvelles méthodes de l'encadrement. Mais, surtout, "à se rapprocher à l'entraînement de l'intensité d'un match de niveau international", une exigence chère au sélectionneur.

Déjà, avant la Coupe du monde, les arrivées de l'ex-"adjoint pas comme les autres" et de Thibault Giroud, directeur de la performance, avaient enclenché la machine d'une préparation physique à haute intensité pleinement intégrée au rugby.

Au programme, donc, des séquences minutées, chronométrées -même les pauses!-, le ballon toujours en action, avec cette préoccupation constante d'instaurer une culture du travail et de l'effort, un terrain quadrillé, des données et beaucoup, beaucoup de sueur. Sans oublier l'analyste-vidéo, perché pour ne pas perdre une miette de la séance du jour.

- Comme un vrai match -

Les entraînements "sont très +timés+, avec beaucoup de rythme, si tu loupes quelque chose et que c'est la fin du chrono, tant pis pour toi, tu ne peux pas recommencer et ça sera sur le bloc d'après", explique ainsi le Toulousain Julien Marchand.

"On doit être capables de trouver de la justesse technique et des solutions quand on est fatigués ou sous pression, décrypte Laurent Labit, entraîneur en charge de l'attaque. Par moments, on perd en lucidité sur des séquences qui nous sont imposées, très longues et on se retrouve dans notre camp à continuer à jouer alors qu'on recule... c'est ce que vont essayer de faire les Anglais".

L'exploitation de données GPS de manière scientifique a également révolutionné la préparation des Bleus.

Aussi froids qu'incontestables, les chiffres parlent dans l'oreille des huit hommes fort du staff tricolore qui "se sont entraînés à entraîner", d'abord avec le club voisin de Massy au Centre national du rugby de Marcoussis, puis à Naples avec une équipe locale et enfin avec des jeunes de la Côte d'Azur à Nice avant de se frotter aux Bleus, les vrais.

Outre le sélectionneur Fabien Galthié et le manager général Raphaël Ibanez, chacun a sa spécialité: Laurent Labit (attaque), Shaun Edwards (défense), William Servat et Karim Ghezal (conquête et tâches spécifiques), ainsi que Thibault Giroud (directeur de la performance athlétique) et Nicolas Buffa (directeur de la cellule d'analyse).

- "La data, c'est incontournable" -

"Ca me plaît. J'aime quand tout est carré, tout le monde sait ce qu'il a à faire et, comme ça, on n'a pas à réfléchir", estime ainsi le talonneur du Racing 92 Camille Chat.

"Tout est précis, c'est un soulagement. Si on a un truc à demander sur la défense, on sait qui on doit aller voir. Si c'est pour la touche, c'est quelqu'un d'autre. Si c'est l'attaque, c'est lui. Si c'est la mêlée, c'est lui... C'est un vrai confort et c'est bien pour la suite", abonde le centre du Stade français Gaël Fickou, joueur le plus capé du groupe (51 sélections).

Une révolution technologique? Pas vraiment, selon Giroud. "Les joueurs sont habitués aux data depuis des années, que ce soit en Top 14 ou en Pro D2. Ce n'est pas quelque chose qui arrive en équipe de France par magie", explique ainsi le directeur de la performance.

"Au niveau international, ce qui nous intéresse, c'est qu'on peut comparer ce qu'on fait avec l'opposition, ajoute-t-il. Ca nous permet de savoir où on en est et de prendre la bonne direction. La data, en 2020, c'est incontournable. Ca fait partie de l'évolution, comme le téléphone portable a évolué depuis des années. Les joueurs sont éduqués à ça. Mais les data, c'est un outil parmi tant d'autres. On ne se base pas uniquement là-dessus."

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