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Ski alpin: Clément Noël, le risque et la conquête du monde

Le Français Clément Noël, l'un des grands favoris du slalom de Coupe du monde de Kitzbühel dimanche, semble amené à régner sur sa discipline, mais sort encore régulièrement du tracé. Une simple histoire de prise de risque?

La statistique est marquante: depuis plus d'un an, sur les douze derniers slaloms de Coupe du monde, Clément Noël est soit monté sur le podium (huit fois), soit sorti de piste (trois fois), avec une exception à Kranjska Gora (8e en Slovénie).

Alors qu'il joue toujours les premiers rôles, le Vosgien semble régulièrement skier sur un fil. Parce qu'il a un ski à risque?

"Je ne pense pas, répond l'intéressé. Je n'ai pas un ski particulièrement à risque, mais je fais des erreurs. Oui je prends des risques, mais comme tous les skieurs, dont certains ont un ski plus risqué que moi. Quand tout est bien en place, je suis assez posé au contraire et je me tiens debout."

"Cela tient aussi à la discipline, qui se joue sur des détails, ajoute-t-il. Les erreurs sont directement fatales."

"Après, mon ski est peut-être moins +safe+ que celui d'Henrik Kristoffersen", admet-il par rapport au Norvégien, ultrarégulier, qui le devance de 62 points au classement de la spécialité. Kristoffersen n'est pas sorti de piste depuis un an et huit slaloms, dont sept terminés dans le top 5.

- "Ce qui se fait de mieux" -

Tous les skieurs racontent que pour gagner des courses, il faut prendre des risques, skier au plus prêt des piquets serrés du slalom, au risque parfois d'enfourcher ou d'être déséquilibré. Et Clément Noël gagne beaucoup, il compte déjà cinq victoires en Coupe du monde à seulement 22 ans, dont le slalom de Kitzbühel l'an dernier.

"Clément Noël c'est ce qui se fait de mieux en slalom, abonde son glorieux aîné Jean-Baptiste Grange, double champion du monde de la discipline. Il est arrivé jeune et savait déjà tout bien faire, au niveau technique, et mental."

"En ce moment en slalom il y a une densité très importante. Il y a 70 coureurs au départ qui +lâchent+ et peuvent aller très vite, ce qui fait qu'aujourd'hui la prise de risque est vraiment importante.", explique le Français de 35 ans.

- "Précision et rigueur" -

Clément Noël est considéré comme le skieur le plus rapide du circuit, mais tel l'éternel paradoxe de l'oeuf et de la poule, est-ce la vitesse qui entraîne le risque, ou l'inverse?

"Clément est capable de beaucoup risquer, de lâcher très fort ses skis dans la pente tout le temps en faisant le minimum de chemin, au plus court, tout ça avec une technique qui lui permet de ne pas se mettre en sursis total, ajoute Grange. Il peut contrôler des endroits, il a cette intelligence de course."

"Il peut gagner sur toutes les pistes, mais il n'a pas été assez bon ou concentré pour bien faire sur toutes les courses, résume son entraîneur Simone Del Dio. Clément n'est pas un mec qui risque beaucoup, par contre sa façon de skier fait qu'il est toujours rapide, sur toutes les pistes. Il peut faire podium à chaque fois, il en a la possibilité, mais il a parfois manqué de précision et de rigueur."

"C'est encore un jeune, il ne faut pas l'oublier. Mais pas d'inquiétude, il est déjà très en avance", glisse, malicieux le coach italien.

Le risque est parfois aussi rémunérateur, Clément Noël saura s'en souvenir dimanche alors qu'un chèque de 100.000 euros est promis à celui qui triomphera dans le temple du ski alpin.

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