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Pour la cinquième fois, la France accueille à partir de lundi les Championnats du monde de ski alpin dans les stations voisines de Courchevel et Méribel (Savoie), où les Bleus font figure d'outsiders face aux stars étrangères.
Depuis le col de la Loze, popularisé par le Tour de France cycliste en 2020, le skieur, s'il parvient à se détacher de la vue superbe, peut rejoindre Courchevel ou Méribel, deux stations membres de l'immense domaine des Trois Vallées.
À Courchevel pour les courses hommes et à Méribel pour les courses femmes, la France retrouve l'organisation des Mondiaux de ski alpin après Chamonix en 1937 et 1962, les Jeux olympiques de Grenoble en 1968, qui décernaient des médailles mondiales, et Val d'Isère en 2009.
Après les cinq médailles décrochées à Cortina d'Ampezzo (Italie) en 2021, les Bleus devront se surpasser pour faire mieux, alors qu'ils traversent une saison difficile, à l'image de leur leader Alexis Pinturault.
L'enfant de Courchevel, loin de son statut de N°1 mondial de 2021, se débat entre quelques satisfactions (troisième du super-G de Beaver Creek) et des doutes, notamment en slalom.
- "Moins sereins" -
Plombée par les blessures (forfaits de Matthieu Bailet, Victor Muffat-Jeandet, Thibaut Favrot), l'équipe de France se présente tout de même avec ses forces (Johan Clarey en descente, Romane Miradoli en super-G) mais aussi des leaders plus ou moins dans le doute comme Tessa Worley (aucun podium cet hiver) et le double champion du monde 2021 (géant et parallèle) Mathieu Faivre, pas encore entré dans le top 15.
"On est un peu moins sereins, il faudra monter le niveau pour rivaliser avec les meilleurs. Mais j'ai confiance dans mes skieurs. On est moins sur le devant de la scène en Coupe du monde mais ce n'est pas pour ça que je ne crois pas en eux sur les gros événements", indique le responsable de l'équipe de France masculine David Chastan.
"On a une équipe capable de gagner dans pas mal de disciplines différentes", estime Clément Noël, seul Bleu à avoir remporté une course cet hiver.
Au sommet des podiums sont attendus Marco Odermatt et Mikaela Shiffrin, N°1 mondiaux sans discontinuer depuis l'automne 2021.
L'indomptable suisse de 25 ans chasse un premier titre mondial un an après l'or olympique en géant. Un coup au genou gauche subi à Kitzbühel l'avait ralenti quelques jours, avant qu'il ne réponde avec deux victoires en super-G à Cortina la semaine dernière.
- Shiffrin chasse un autre record -
De son côté, Mikaela Shiffrin met entre parenthèse l'arc narratif du record de victoires en Coupe du monde d'Ingemar Stenmark (il lui manque un succès pour égaler le Suédois aux 86 victoires) pour ouvrir un autre chapitre: avec onze médailles mondiales, elle pourrait se rapprocher du record absolu datant d'avant-guerre de l'Allemande Christl Cranz (quinze) et dépasser la marque plus moderne du Norvégien Kjetil Andre Aamodt (douze).
L'Américaine de 27 ans espère surtout effacer l'humiliation des Jeux olympiques de Pékin où elle avait sombré en ne décrochant aucune médaille en cinq courses, pour trois sorties de piste, soit autant que lors des quatre années précédentes. Elles n'a plus connu d'abandon depuis.
Malgré cette domination bicéphale, le ski réserve une délicieuse incertitude liée notamment aux conditions météo qui permettent souvent des surprises, notamment dans ces "courses d'un jour", selon une expression mal à propos mais populaire sur le circuit.
L'organisation d'une telle compétition sur deux sites distincts pose par ailleurs d'importants problèmes logistiques, le transport en tête, dans ces zones escarpées. En pleines vacances scolaires, une interrogation subsiste concernant l'assiduité du public dans des lieux avant tout orientés vers les loisirs des touristes.