Accueil Sport

Ski alpin: Matthias Mayer triomphe à l'issue d'un grand spectacle à Kitzbühel

L'Autrichien Matthias Mayer a triomphé samedi à domicile sur la mythique descente de Coupe du monde de Kitzbühel pour la première fois de sa carrière à l'issue d'une course spectaculaire au suspense total.

Mayer a devancé de 22 centièmes deux coureurs ex-aequo: son compatriote Vincent Kriechmayr et le favori suisse Beat Feuz, 2e pour la 4e fois de sa carrière sur la "Streif"! Les Français Johan Clarey (4e à 27 centièmes) et Maxence Muzaton (5e à 31 centièmes) ont échoué à un souffle du podium.

"Quand vous venez ici pour la première fois ça paraît impossible. Mais si vous êtes prêt techniquement il faut se tester contre le mythe", prévient Benjamin "Benni" Raich. Le double champion olympique, immense star en Autriche, est aperçu baladant à ski des touristes fortunés près du départ de la "Streif", la mythique descente de Kitzbühel, non loin de l'ancien vainqueur américain Daron Rahlves, qui fait de même avec ses propres clients.

- "Un rêve" -

Vieille gloire à vie, c'est ce qui attend désormais Matthias Mayer. A 29 ans, et pourtant déjà double champion olympique (descente en 2014, super-G en 2018), l'Autrichien a enfin triomphé de LA course qui fait rêver chaque descendeur et change un destin.

Déjà vainqueur ici du super-G en 2017, deuxième vendredi dans cette même discipline, Matthias Mayer a remis un peu d'ordre après le grand n'importe quoi de la nuit arrosée de Kitzbühel en faisant gagner un Autrichien au pays du ski alpin. Mais il a joué avec les nerfs des nombreux spectateurs: jamais en tête aux temps intermédiaires, Mayer a réalisé un finish de feu pour doubler le duo qui était aux commandes.

"C'est un rêve pas seulement pour un Autrichien mais pour tous les skieurs du monde de gagner cette course", a déclaré le vainqueur en conférence de presse. "Ca doit être la première fois en deux ans que je suis devant Beat (Feuz) en descente, j'en suis très heureux".

Auparavant, Beat Feuz puis Vincent Kriechmayr s'étaient rendus coup pour coup sous le ciel devenu gris de la station du Tyrol. En l'absence du tenant du titre italien Dominik Paris, gravement blessé à un genou mardi, on pensait l'heure du Suisse enfin venue.

Mais le meilleur descendeur des dernières années (double tenant du globe de la spécialité) est resté maudit à Kitzbühel et termine deuxième pour la 4e fois !

- "Des fautes infimes" -

Entre Hermann Maier, Matthias Mayer, Kevin Mayer (pour les amateurs d'athlétisme) ou encore Vincent Kriechmayr, difficile de s'y retrouver ! Le dernier nommé continue de se faire un nom parmi les cadors de la descente avec le 5e podium de sa carrière.

Le Français Johan Clarey a bien failli gâcher, lui, la fête autrichienne. Pour quelques centièmes il a manqué la première victoire de sa carrière qui l'aurait fait basculer dans la légende, à 39 ans.

Mais le vice-champion du monde de super-G, 3e ici en 2017, se contentera d'une 4e place honorable juste devant Maxence Muzaton (5e), qui égale son meilleur résultat en Coupe du monde et confirme son excellent niveau cet hiver.

"Je fais des fautes infimes à des endroits faciles à cause de la visibilité. Même pour la gagne il ne me manque pas grand-chose, mais j'ai fait un super ski, a réagi Clarey. J'en ai profité un maximum comme si c'était le dernier Kitzbühel, au cas où..."

Le classement général est plus serré que jamais avec le Norvégien Aleksander Kilde (9e samedi) aux commandes, juste devant Matthias Mayer (à 8 points) et les techniciens Henrik Kristoffersen (à 9 points) et Alexis Pinturault (à 58 points), qui ont l'occasion de reprendre la main avec le slalom prévu dimanche.

À lire aussi

Sélectionné pour vous