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Frustrée par ses Mondiaux sans médaille, la championne olympique du super-G Lara Gut-Behrami tentera de se relancer samedi et dimanche devant son public lors de l'étape suisse de Coupe du monde de Crans-Montana, avec laquelle elle entretient pourtant une relation en dents de scie.
Sous le soleil de Méribel, la Tessinoise de 31 ans avait manqué pour 4 centièmes le bronze du super-G et pour 9 centièmes celui du géant, après avoir survolé début 2021 les précédents championnats du monde de Cortina d'Ampezzo en s'adjugeant l'or des deux disciplines ainsi que le bronze de la descente.
"Au niveau sportif, je pense avoir produit du bon ski, mais il a manqué quelque chose à chaque course", résumait-elle samedi auprès de la presse suisse, admettant avoir "besoin de plus de temps pour digérer les choses" après plus de dix ans à très haut niveau.
Car si le monde du ski a les yeux rivés sur l'Américaine Mikaela Shiffrin, qui n'est plus qu'à une victoire du record historique de 86 succès en Coupe du monde du Suédois Ingemar Stenmark, Lara Gut-Behrami, deuxième plus beau palmarès en activité avec 36 victoires, figure elle aussi parmi les légendes de ce sport.
- Shiffrin absente -
Et l'histoire n'est pas finie pour la skieuse de Comano, qui "aimerai(t) aller jusqu'aux Mondiaux de Saalbach en 2025, même s'il est encore tôt pour se projeter".
"Certains jours, je n'ai plus d'énergie alors que le lendemain, j'aimerais encore disputer mille courses dans ma carrière", confiait-elle samedi, par ailleurs bouleversée par la mort à 37 ans de l'ex-descendeuse italienne Elena Fanchini, dont elle était très proche.
En l'absence de Shiffrin, qui caracole en tête de la course au gros globe mais fait l'impasse sur l'étape de Crans-Montana, et de la Slovaque Petra Vlhova, qui compte 60 points d'avance sur Gut-Behrami et ne dispute pas les épreuves de vitesse, la Suissesse peut reprendre d'ici dimanche la deuxième place du classement général.
Surtout, après cinq super-G sur huit programmés cette saison, elle est en embuscade derrière la Norvégienne Ragnhild Mowinckel, avec 30 points de retard au classement de sa discipline de prédilection, qui lui a déjà valu trois petits globes (2014, 2016, 2021).
La Suissesse pourra-t-elle une nouvelle fois faire parler sa lecture hors normes des trajectoires et son sens de la glisse sur la piste du Mont-Lachaux, où elle avait remporté deux descentes coup sur coup en 2020 et le super-G l'année suivante ?
- Flury sur sa lancée ? -
Malgré ses trois succès dans la station valaisanne, qui accueillera les championnats du monde en 2027, elle entretient une relation complexe avec Crans-Montana, son organisation et donc son public.
En 2019, croyant regoûter au podium après deux années minées par les blessures et les doutes, la Tessinoise avait été classée 4e, puis 3e, puis recalée trois jours plus tard à la 6e place après rectification de son temps, à cause d'un chronomètre capricieux.
Deux ans plus tard, elle avait qualifié de "désastre" la piste lors du premier entraînement de descente, poussant le patron des courses Marius Robyr à couper speaker et musique à l'arrivée de la championne lors du deuxième entraînement.
Outre ces souvenirs tumultueux et les averses de neige annoncées ce week-end, Gut-Behrami devra affronter une concurrence relevée samedi en descente, discipline où elle fait figure d'outsider.
Outre la triple détentrice du globe de la spécialité (2018, 2021, 2022), l'Italienne Sofia Goggia, en tête du classement de la discipline et quasi-imbattable quand elle reste en piste, la Suissesse Jasmine Flury pourrait s'illustrer sur la lancée de son titre mondial surprise à Méribel, elle qui n'était jusqu'alors montée que sur deux podiums de Coupe du monde en neuf ans de carrière.
Programme de l'étape de Coupe du monde de Crans-Montana:
Samedi: descente à 11h00
Dimanche: super-G à 11h00