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Ski alpin: "Taper fort au moment opportun", anticipe Alexis Pinturault

Alexis Pinturault attaque une nouvelle fois la saison de Coupe du monde de ski alpin, le 17 octobre à Sölden (Autriche), dans la peau d'un prétendant au gros globe de cristal, avec la pression de ramener le prestigieux trophée pour la première fois en France depuis 1997 et Luc Alphand.

"Le Covid amène plus d'incertitude", explique-t-il à l'AFP. Frustré l'hiver dernier par l'annulation des six dernières courses, à cause de la pandémie de nouveau coronavirus, qui l'avait empêché de rattraper le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde (vainqueur avec 54 points d'avance), il doit s'adapter, notamment, à un nouveau protocole sanitaire.

QUESTION: Que pensez-vous du nouveau calendrier, redessiné à cause du Covid-19 ?

REPONSE: "Ce n'est pas facile aujourd'hui de faire un calendrier simple, mais il y a pas mal d'incohérences. La FIS (Fédération internationale de ski) dit qu'elle limite le brassage vitesse et technique, mais nos chefs d'équipe vont passer d'une discipline à l'autre, le directeur de la FIS Markus Waldner va passer d'une discipline à l'autre, des athlètes polyvalents comme moi ou Kilde aussi. En plus on a des épreuves comme Sölden ou Lech (Autriche) où on a les femmes et les hommes ensemble. Ca fait partie des incohérences, et derrière on supprime le combiné pour ne pas brasser les gens..."

Q: Est-ce que cela change votre approche de la saison?

R: "Oui, comme il n'y a plus de combiné j'aurai moins d'entraînement en descente, ça va me ménager du temps pour me reposer ou mieux me préparer. Le géant et le slalom sont la priorité, il y aura malgré tout un peu de super-G, notamment les plus techniques comme à Bormio (Italie) où je serai probablement."

Q: Appréhendez-vous le protocole Covid et la possibilité d'être empêché de courir en cas de test positif?

R: "Il y a toujours eu des faits extérieurs dans notre sport avec les conditions climatiques, et donc ce facteur en plus, le Covid, amène plus d'incertitude. Le plus anxiogène pour moi, ça va être si je suis cas contact, en quarantaine, si je ne peux pas proposer de test PCR négatif avant le week-end, je vais être mis sur la touche et mes chances de gagner un classement quelconque vont s'envoler en même temps. C'est la difficulté aujourd'hui. Après, il faudra faire avec et essayer de faire au mieux pour se protéger. Ce qui rajoute de la difficulté, c'est que moi, j'ai été positif (au printemps), j'ai encore énormément d'anticorps. Malgré cela, je dois me plier aux tests PCR et à une chance relativement élevée d'avoir un test défectueux (un faux positif), qui augmente avec les anciens positifs."

Q: Quelle expérience vous reste-t-il de la saison dernière?

R: "Ce qui me reste de la saison dernière, c'est que je suis l'athlète qui sort avec le plus de victoires (6). Donc ça reste pour moi un excellent hiver au cours duquel j'ai appris beaucoup de chose, d'être sans cesse à la course au gros globe, soit leader soit dauphin. Il faut que je puisse m'en servir pour cette saison et construire quelque chose."

Q: La fin n'a pas été trop frustrante?

R: "Il faut que je m'en serve. C'est complètement passé, c'est accepté, je l'ai très bien compris. Il faut que je garde dans un coin de ma tête que, quand je le peux, avec des conditions et un ski qui me correspondent, je dois enfoncer le clou. Quand je maîtriserai moins, tant pis, il faudra passer outre, mais il faut savoir taper fort au moment opportun."

Q: A 29 ans, où en est votre carrière?

R: "Ce qui est sûr, c'est que je me sens en pleine forme! Je suis arrivé très tôt à 19 ans, je ne vais pas aller jusqu'à 39 c'est certain... Quoiqu'on ne sait jamais ! Le premier objectif, ce sera d'aller au moins jusqu'aux Mondiaux 2023 (à Courchevel et à Méribel en France), puis possiblement jusqu'aux Jeux de Milan en fonction de la motivation. Ce qui m'emmènerait quand même à 2026, ça fait encore quelques années."

Propos recueillis par Robin GREMMEL

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