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Tennis: Sebastian Korda, fils de Petr, a plus d'une corde à sa raquette

Son nom est connu, son prénom pas encore, mais cela pourrait ne pas durer: Sebastian Korda, fils du Tchèque Petr, vainqueur de l'Open d'Australie en 1998, est la surprise du Masters 1000 de Miami où il demeure le seul Américain encore en lice.

Classé 87e à l'ATP, le jeune homme de 20 ans, qui n'était pas encore né lorsque son père battait Marcelo Rios en finale à Melbourne, a créé la sensation mardi soir. En éliminant 6-3, 4-6, 7-5 l'Argentin Diego Schwartzman, 9e mondial et tête de série N.5.

Cette semaine est celle des premières pour Sebastian: première participation au tournoi, en régional de l'étape puisqu'il est né à Bradenton plus au nord-ouest de la Floride, première qualification pour un quart d'un Masters 1000, première victoire contre un joueur du Top 10. En attendant mieux ?

Mais que dire de la fin de semaine que vont passer ses parents, Petr et Regina, Kordova de son nom de jeune fille, qui fut elle aussi une joueuse professionnelle ? Les voilà face à un dilemme puisque dans le même temps, à partir de jeudi, leurs filles Nelly et Jessica, golfeuses de talent, disputeront l'ANA Inspiration, premier Majeur de la saison, à Rancho Mirage (Californie). A 3.500 km de Miami.

"Et oui... Ils étaient censés prendre aujourd'hui l'avion pour aller voir mes soeurs. Donc, ils vont probablement changer leur emploi du temps un peu et j'espère qu'ils resteront avec moi", a confié dans un sourire Sebastian quelques minutes après son exploit.

- "Comme un vétéran" -

Le benjamin n'a pas encore atteint les sommets dans son sport, contrairement à Jessica, l'aînée, lauréate à 28 ans de six tournois sur le circuit nord-américain LPGA, et à Nelly surtout, la cadette âgée de 22 ans passée près, au trou de play-off, de remporter un premier sacre Majeur l'an passé à l'ANA Inspiration.

C'est dans la peau d'une des favorites que cette dernière, 4e mondiale, aborde cette édition, acceptant déjà l'idée que pour une fois ses parents ne soient pas à leurs côtés avec Jessica.

"C'est au jour le jour. Je leur demande tous les jours: +je peux réserver votre vol?+. Il fait un très bon parcours, j'espère qu'ils resteront là-bas", a-t-elle dit jeudi quand son frère faisait étalage de son talent et d'un calme bluffant malgré la tension inhérente aux fins de matches indécis.

Diego Schwartzman s'est d'ailleurs dit impressionné, estimant que Korda junior avait géré l'évènement "comme un vétéran".

"Mon mental, c'est ça ma plus belle victoire ce soir", a abondé l'intéressé qui récolte les fruits de deux semaines passées chez Andre Agassi, en décembre à Las Vegas où, à l'initiative de son père, il a pris conseil auprès de l'ancien champion. Début janvier, il a ainsi atteint la finale à Delray Beach (Floride), avant de remporter son premier Challenger à Quimper.

- Nadal son idole -

Mais l'idole de Sebastian, né en 2000, c'est Rafael Nadal.

"Il est l'une des raisons pour lesquelles je joue au tennis... Comme lui, je ne veux jamais abandonner. Chaque fois que je suis sur le court, j'essaie d'être comme lui", confiait-il en octobre dernier juste avant de l'affronter et de perdre en huitième de finale à Roland-Garros.

Cette ténacité lui a permis de remporter l'Open d'Australie juniors en 2018, vingt ans après le sacre de son père à Melbourne. Aussitôt devenu N.1 mondial juniors, il a engagé sa carrière professionnelle et commencé, comme ses soeurs, à parcourir le monde entre deux avions, rendant bien compliquée la question du décalage horaire pour leurs parents.

"C'est vrai que ce n'est pas souvent qu'on peut se retrouver tous les cinq ensemble, parce que mon emploi du temps est complètement différent du leur. C'est dur pour nos parents parce que parfois mes sœurs jouent en Asie et moi en Europe. Alors mon père doit changer complètement ses heures de sommeil", a-t-il expliqué mardi soir.

Cette fois, Petr Korda sera sur place pour suivre son fils, qui aura fort à faire jeudi face au Russe Andrey Rublev, 8e mondial. En espérant qu'il atteigne les demies, comme lui l'avait fait en 1993.

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