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Tiger Woods, la superstar du golf

A 45 ans, Tiger Woods, victime d'un accident de la route près de Los Angeles mardi, reste considéré comme l'un des meilleurs joueurs de golf de l'histoire, même si sa dernière victoire remonte à octobre 2019, une éternité pour le "Tigre" qui a longtemps régné sans partage sur les greens.

Un temps donné perdu pour le golf, Woods a réussi durant l'année 2019 l'un des plus improbables come-backs de l'histoire du sport.

Comme souvent dans sa carrière --et même dans sa vie--, l'Américain n'avait pas fait les choses à moitié.

Il avait mis fin à une disette de onze ans en Grand Chelem en remportant en avril 2019 le prestigieux Masters d'Augusta, grâce à une série de coups incroyables et à son mental d'acier. Comme à ses plus belles heures.

Six mois plus tard, il s'était offert son 82e titre sur le circuit PGA lors du Zozo Championship, au Japon.

A son palmarès quasiment sans équivalent figurent 15 titres du Grand Chelem, soit trois de moins que son mentor Jack Nicklaus, et 82 titres PGA, record de son compatriote Sam Snead égalé.

Pourtant, quand il revient sur les greens en janvier 2018, après plusieurs tentatives ratées et quatre opérations du dos, dont une arthrodèse, une douloureuse fusion de vertèbres, Woods doute.

- Incapable de marcher -

Un temps incapable de marcher, retombé dans les profondeurs du classement mondial, dépressif, il a même envisagé de ranger ses clubs et de mettre un terme à sa carrière.

Mais Woods est un sportif décidément à part.

Il est celui qui a fait prendre au golf une nouvelle dimension. L'un de ces très rares sportifs, à l'image de Roger Federer en tennis, qui incarnent à eux seuls leur discipline, avec une aura dépassant le cadre feutré du golf.

Quand il débarque sur la planète golf au milieu des années 90, il suscite dès le début un intérêt hors norme. Jeune, métissé (né d'un père noir et d'une mère asiatique), il dépoussière son sport.

Son jeu plus agressif, son approche physique d'une discipline encore réticente aux salles de gym, sa fougue qu'il n'hésite pas à exprimer... Un cocktail qui d'emblée fascine. Et surtout, il gagne, vite et beaucoup.

- Infidélités -

Phénomène de précocité, il devient le plus jeune vainqueur du Masters, plus jeune numéro un mondial, plus jeune golfeur à remporter 50 tournois du circuit nord-américain.

Entre 1996 et 2008, il domine outrageusement son sport, empoche 14 titres du Grand Chelem et fait passer le golf sur une autre planète. La sienne.

Puis la machine s'enraye. En 2009, la révélation de ses nombreuses infidélités désarçonne celui que l'on croyait à l'époque inébranlable et crée un scandale retentissant dont se délecte la presse people. Il se sépare de sa femme, le mannequin suédois Elin Nordegren, avec qui il a eu deux enfants.

Contraint par ses sponsors, dont le géant du sport Nike qui en fait une de ses figures de proue, de faire des excuses publiques, son image s'effrite sérieusement. Sa carrière connaît un premier coup d'arrêt.

Il chute mais ne renonce pas. Il va mettre quatre ans à retrouver le fauteuil de N.1 mondial et, en 2013, parvient à redevenir le sportif le mieux payé au monde selon le magazine économique Forbes, qui estime à plus d'1,5 milliard de dollars le total de ses gains depuis ses débuts pros en 1996.

C'est alors son physique qui l'abandonne. Touché au dos, il est opéré une première fois en 2014. Son swing se délite, son mental vacille et son niveau inquiète.

Il réalimente de nouveau la rubrique des faits divers en se faisant arrêter, endormi au volant de sa voiture, sous l'emprise d'un cocktail de médicaments et d'anti-dépresseurs un soir de mai 2017 en Floride.

Woods a fini par se relever et par regagner. Mais en janvier dernier, il s'est fait opérer une nouvelle fois du dos pour retirer un fragment de disque qui pinçait un nerf.

Aucune date n'était fixée pour son retour sur les greens. C'était avant son accident de la route mardi.

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