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Top 14: le Racing 92 en demi-finales "a un avantage sur ses adversaires", estime Labit

Le Racing 92, opposé à Castres samedi (16h45) en demi-finale du Top 14, a "un avantage sur (ses) adversaires", celui d'avoir l'expérience d'une phase finale, celle de Coupe d'Europe, conclue par une défaite en finale face au Leinster (12-15), estime l'entraîneur des arrières Laurent Labit dans un entretien à l'AFP.

Question: après la défaite à Bilbao, vous avez repris l'entraînement par une passe à dix puis un football. Retrouver le moral via le ludique, c'était l'idée?

Réponse: "Bien sûr, il fallait qu'on recrée de l'énergie positive, de l'enthousiasme. L'état d'esprit, on l'a, on sait qu'on est capable de faire front, on est très fort mentalement. Après cet échec, cette déception, il était important de redémarrer sur de la joie, du plaisir, de se retrouver à travers différents jeux, des exercices plutôt ludiques."

Q: Avez-vous eu dû recadrer, relancer vos troupes pour cette demi-finale?

R: "Non. La semaine dernière (de récupération) était très importante avant la demi-finale. Il est évident qu'un barrage aurait été très difficile (le Racing, 2e de phase régulière, s'est qualifié directement pour le dernier carré). On a regardé ce qui n'a pas bien fonctionné contre le Leinster et ça fait mal car jusqu'à six minutes de la fin, on a la Coupe dans les mains et on la laisse tomber parce qu'on n'a pas su maîtriser les six dernières minutes. On a discuté pour éviter que cela ne se reproduise. Les mêmes choses peuvent arriver. On aura un avantage sur nos adversaires, c'est qu'on aura, nous, déjà joué une phase finale. On aura l'expérience de ces matches-là."

Q: Le trophée a choisi son camp sur deux actions, Teddy Thomas poussé en touche, et Rémi Tales qui rate son drop. Avez-vous dû accompagner ces deux joueurs depuis?

R: "On a tous identifié le drop raté et le choix de Teddy mais il y a aussi d'autres joueurs qui ont fait des fautes dans ces huit dernières minutes. On n'a pas été bien défensivement, on s'est fait déborder, il y a plusieurs choses qui ont remis le Leinster dans notre camp. C'est avant tout collectif."

Q: Quand il est en forme, Thomas est votre arme fatale mais sur ce match, il n'a pas réussi à peser...

R: "Il sait qu'il faut qu'il soit constant, régulier et concentré pendant 80 minutes. Je ne sais pas si on peut l'attribuer à la concentration mais ce mauvais choix qu'il fait à 4 minutes de la fin, bien sûr qu'il est très cher, il s'en rend compte tout de suite. C'est quelque chose qui va le faire grandir. Cela fait partie de l'apprentissage du très haut niveau, on est sur une finale de coupe d'Europe, dans le +money-time+. Cela lui servira aussi pour la sélection, en vue des échéances futures et notamment de la Coupe du monde (en 2019, NDLR)."

Q: Ses fulgurances font partie des images d'un Racing bien plus offensif cette saison, alors qu'il était décrié pour un jeu stéréotypé, voire soporifique auparavant. Comment avez-vous opéré cette transformation?

R: "On a décidé de faire évoluer ce jeu-là. Avant l'arrivée de l'Arena (la nouvelle enceinte du Racing au toit fermé et à la pelouse synthétique inaugurée fin décembre 2017, NDLR), on avait déjà anticipé en recrutant des joueurs plus axés sur le déplacement, l'activité, la dextérité, la capacité à jouer au contact, debout, des duels, à mettre de la vitesse. On avait commencé la saison dernière mais ça ne s'est pas vraiment vu avec des conditions de jeu difficiles, notamment à Colombes (le stade historique du club) avec un terrain très lourd, très gras. On a eu du mal, par moments, à mettre en place ce qu'on voulait faire. L'Arena a été un moteur et un accélérateur, un boost terrible pour les joueurs. Quand on s'est retrouvé pour la première séance d'entraînement, il a fallu les calmer: les GPS explosaient, ça partait dans tous les sens. Alors qu'ici (au centre d'entraînement du Plessis-Robinson), c'est l'inverse, tu dois monter la voix pour faire monter leur niveau d'intensité."

Entretien réalisé par Pierrick YVON

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