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Top 14: Staniforth, plus castrais que les Castrais

Le deuxième ligne australien Tom Staniforth s'est imposé en moins de deux ans à Castres, finaliste du Top 14 vendredi contre Montpellier, comme un cadre de l'équipe et un chouchou du public, autant pour ses plaquages dévastateurs que pour sa bonhommie et son immanquable coupe mulet.

Lorsqu'on lui a demandé, la veille de la demi-finale remportée la semaine dernière contre Toulouse (24-18), ce qu'il pensait de son joueur, l'entraîneur du CO Pierre-Henry Broncan a d'abord manié l'humour: "Il a une coupe de cheveux dégueulasse".

Il a ensuite esquissé un parallèle avec l'ancien deuxième ligne des All Blacks Gary Whetton, acteur majeur du titre castrais de 1993 devenu une légende du club.

"Le Top 14 va bien à ce genre de joueurs étrangers puisque c'est un championnat de combat", explique Broncan. "Tom aime ça. Ce n'est pas un joueur lambda chez nous. C'est un de nos leaders. Un leader de combat, de touche..."

"C'est un garçon qui veut tous les jours apprendre un peu plus le français, qui fait les efforts en dehors du terrain pour être le plus français et le plus castrais possible", relève le technicien gersois, directement à l'origine de son arrivée en France à l'automne 2020.

- Meilleur plaqueur du Top 14 -

Staniforth évoluait alors depuis trois saisons avec la franchise australienne des Waratahs en Super Rugby, la compétition de référence de l'hémisphère Sud.

Frustré de ne pas être appelé avec les Wallabies, l'ancien international des moins de 20 ans a été sensible aux arguments de Broncan, qui le suivait depuis quelques temps déjà.

Issu d'une famille de rugbymen, le natif de Canberra n'a pas mis longtemps à trouver ses marques en Top 14, dont il est aujourd'hui l'un des plus gros combattants. Les statistiques le prouvent.

Titularisé à 24 reprises en 26 journées, il a terminé la phase régulière avec le plus grand nombre de plaquages réussis (276) et le deuxième total de charges ballon en main (294) derrière le troisième ligne anglais de Montpellier Zack Mercer (324), à qui il fera face vendredi sur la pelouse du Stade de France.

"J'adore le combat et le Top 14 en propose beaucoup", raconte l'Australien. "C'est un championnat très physique, encore plus difficile que le Super Rugby. Les joueurs sont très costauds, avec des piliers droits de 140 kg. Mais allons-y!"

"On a un très bon système défensif", ajoute-t-il dans un français scolaire encore ponctué de mots d'anglais. "Mon poste fait que je plaque beaucoup et j'adore ça, c'est mon job".

- Une coupe "sexy" -

Le solide deuxième ligne (1,98 m, 118 kg) est aussi féroce sur le pré qu'humble et décontracté en dehors. Toujours souriant, il affirme vivre "une expérience unique" à Castres, "une ville très spéciale" dans laquelle il se construit "des souvenirs pour la vie".

"Le dévouement et la passion pour le club sont incroyables", souligne-t-il. "Les supporters ont fait 7 heures de bus pour la demi-finale à Nice. Même mon père ne ferait pas 7 heures de bus pour venir me voir jouer!"

Le joueur de 27 ans, papa depuis décembre d'une petite fille, "se régale" dans le Tarn, confirme son coéquipier Loïc Jacquet. "Il se plaît dans le club, dans la ville. Il prend du plaisir et ça se voit sur le terrain".

"C'est un roc, il est impressionnant", poursuit le deuxième ligne français. "C'est vraiment une pièce maîtresse du pack et de l'équipe. Il nous a amenés beaucoup de dynamisme et d'énergie en plus de son physique".

Très apprécié du vestiaire, Staniforth l'est aussi du public castrais, dont il est l'un des chouchous. "C'est peut-être la coupe de cheveux", justifie-t-il, presque gêné. "Je pense que c'est très sexy, mais pas ma femme". Ni son entraîneur.

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