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A sens unique: Toulouse, en tête du Top 14 presque toute la saison, s'est logiquement qualifié pour la finale grâce à une démonstration de force vendredi à Saint-Sébastien face au Racing 92 (41-13), pour lequel une page va se tourner.
Les Toulousains évoluaient presque à domicile au stade d'Anoeta, antre habituelle des footballeurs de la Real Sociedad, que leurs supporters ont investi en masse à seulement trois heures de route de la Ville rose.
Ils n'avaient sans doute pas besoin de ce supplément d'âme tant leur supériorité a sauté aux yeux sur le pré basque, dans la lignée de la phase régulière, dont ils ont passé 24 des 26 journées en tête.
Le Stade atteint sa troisième finale sur les quatre derniers exercices arrivés à leur terme. Il a remporté les deux premières, en 2019 et 2021, avec une génération dorée sans doute amenée à rester quelques années encore en haut du rugby français.
Le principal pourvoyeur du XV de France, deuxième nation du classement mondial, a mis un terme brutal à la saison en dents de scie du Racing, qui n'a plus vu la finale depuis 2016, année de son dernier titre.
Eliminé dès les poules de la Champions Cup - très loin de ses ambitions -, le club des Hauts-de-Seine aura au moins sauvé les apparences en se hissant dans le dernier carré grâce à son barrage victorieux sur le terrain du Stade français (33-20) le week-end dernier.
Un match que les Toulousains, assurés depuis longtemps déjà d'être du rendez-vous basque, ont regardé les doigts de pied en éventail après avoir déjà beaucoup soufflé les semaines précédentes.
Le staff haut-garonnais avait veillé tout au long de la saison à ménager son effectif, qui, trop émoussé, s'était fait surprendre par Castres (24-18) en demi-finale l'an passé.
Son surplus de fraîcheur a été décisif vendredi soir dans la touffeur de Saint-Sébastien, où son adversaire francilien n'aura tenu le rythme qu'un quart d'heure après les frissons protocolaires de l'hegoak, un chant traditionnel basque.
- La der de Travers -
Le Stade toulousain, initialement gêné en touche, a tué le semblant de suspense en cinq minutes grâce à ses deux meilleurs marqueurs de la saison.
L'ailier Matthis Lebel a d'abord conclu un beau lancement de jeu (18e), puis le deuxième ligne Emmanuel Meafou a inscrit son 12e essai de la saison, toutes compétitions confondues, à la suite d'une pénalité jouée à la main, nouveau classique toulousain.
Les Racingmen, menés 14-0, ont vite baissé les bras, pas vraiment aidés par un jeu au pied défaillant et un festival d'en-avants.
Ils auront au moins eu le mérite de sauver l'honneur par Gaël Fickou (71e) et Ibrahim Diallo (76e), mais Toulouse, dominateur dans tous les domaines, notamment en mêlée, avait déjà plié l'affaire depuis longtemps, s'offrant même le luxe de faire sortir assez tôt sa charnière internationale Dupont-Ntamack.
Le troisième ligne Alexandre Roumat (50e), l'ailier Arthur Retière (58e) et le troisième ligne François Cros (80e) ont fait gonfler le score dans des proportions humiliantes pour le Racing.
L'institution francilienne présentera un autre visage la saison prochaine. A commencer par le banc, où le manager Laurent Travers cèdera sa place à l'ancien sélectionneur de l'Angleterre Stuart Lancaster.
Le fantasque ouvreur écossais Finn Russell a lui disputé son dernier match sous le maillot ciel et blanc, que portera dans quelques mois un autre grand nom du rugby mondial: l'emblématique capitaine de l'Afrique du Sud Siya Kolisi.
Entré par la grande porte en finale, le Stade toulousain aura lui l'occasion la semaine prochaine de continuer à écrire son histoire, déjà riche de 21 boucliers de Brennus.
Il affrontera au Stade de France le vainqueur de la deuxième demi-finale programmée samedi (17h00) entre Bordeaux-Bègles et le double champion d'Europe rochelais, nouvel "épouvantail" du rugby français.