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Top 14: Urios-UBB, la greffe de l'espoir ?

Il avait beau prévenir en début de saison que "l'arrivée d'un homme ne peut pas tout changer", Christophe Urios a déjà conquis Bordeaux-Bègles (2e) qu'on sent, cette fois, enfin capable de toucher le Graal de la qualification pour la phase finale au printemps.

Au tiers du Top 14, avec ses 26 points déjà glanés, l'UBB "est dans les clous" selon son président Laurent Marti, sans jamais avoir donné le sentiment d'être en surrégime, dans le sillage de Lyon - elle est même à égalité avec le LOU au classement britannique (prime à la victoire à l'extérieur).

Son jeu, spectaculaire et dynamique malgré l'absence de sa star fidjienne Semi Radradra, renvoie aux fondements de son ADN du début des années 2010 et enthousiasme, depuis l'ouverture du championnat, supporteurs et observateurs.

C'était loin d'être gagné d'avance si l'on se réfère à quelques bouillies proposées la saison dernière et c'est bien à Urios et son staff qu'on doit cette mutation. A la greffe de ce manager parmi les plus côtés de France, réputé pour sa verve, son verbe, son leadership, avec des méthodes qui ont fait sa force et rendu plus fort tout ce qu'il a touché jusque-là. Ces anciens joueurs à Oyonnax et à Castres peuvent en témoigner, dans des styles qui leur étaient propres.

"L'arrivée d'un homme ne peut pas tout changer, suggérait donc Urios avant le premier match de sa nouvelle équipe. C'est tout un ensemble de choses qui doit être modifié. Si les joueurs ne changent pas eux-mêmes, notamment les anciens, il n'y a aucune raison qu'on soit dans le Top 6 puisqu'ils n'y sont jamais allés. Et ça, il faut bien que tout le monde l'entende".

A Bordeaux, l'Héraultais de naissance a dû s'adapter à un potentiel autre, et surtout composer avec des soldats revanchards après des échecs cuisants répétés ces dernières fins de campagne laissant croire que l'expression +looseurs du printemps+ avait été créée spécialement pour eux. "J'avais besoin de connaitre leur ressenti", rappelle Urios.

- Partage d'expériences -

"Le point fort de Christophe, c'est le management des hommes, résume Laurent Marti. C'est intéressant de voir à quelle allure Christophe et son staff ont su s'accaparer cet effectif et le faire progresser, tant sur le niveau rugbystique qu'au niveau du caractère. Il a su recréer une culture club qui est très forte, il s'y est attaché pendant toute l'intersaison", en multipliant les événements entre joueurs, avec les supporters, les partenaires.

Son sens de l'écoute a débouché sur la mise en place d'un conseil des sages (Mamad Diaby et Rémi Lamerat nommés capitaines en attendant le retour de Jefferson Poirot, Matthieu Jalibert et Ben Botica nommés capitaines de jeu, Marco Tauleigne et "JB" Dubié responsables de la vie de groupe, Jandre Marais et Blair Connor représentants des valeurs du club) qui se réunit tous les quatre matches pour dresser un bilan et faire remonter points de vue et doléances.

"Christophe aime le partage, aime que les anciens et les nouveaux joueurs racontent leurs expériences, confie Dubié. C'est hyper nourrissant de savoir comment ils ont vécu les choses, comment ils ont gagné, pourquoi ils ont gagné, avec qui. Il faut savoir se servir de ça et que ça nous aide pour le futur".

Difficile de quantifier cet apport dans les bons résultats enregistrés depuis début août (5 victoires dont trois bonifiées, 1 nul à Montpellier, 1 bonus défensif ramené de Lyon) mais difficile de mésestimer la patte Urios, sa conquête des hommes, des cœurs.

Le sport est un éternel recommencement, Agen en sera samedi (18h) une nouvelle étape vers ce Top 6 dont Urios connait si bien la route et qu'il rêve de faire découvrir à un troisième club, ce qui constituerait un record.

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