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Triathlon: une occasion en or pour Vincent Luis aux JO

Vincent Luis a rendez-vous avec l'histoire: le double champion du monde est l'un des grands favoris du triathlon olympique lundi à Tokyo où il tentera d'offrir à la France sa première médaille aux JO dans cette discipline.

Cinq ans après la désillusion de Rio (7e), l'heure de la consécration a peut-être sonné pour le natif de Vesoul, l'un des principaux protagonistes du circuit mondial (WTS) depuis six saisons. Une victoire permettrait au Français, qui participe pour la 3e fois aux Jeux, de compléter sa riche collection, après deux titres nationaux (2013, 2018) et un sacre européen en sprint (2016), et de parachever sa mue opérée à partir de 2018.

Ce forçat de l'entraînement, capable d'avaler en une semaine 30 km de natation, 500 km à vélo et 100 km de course à pied, a vu sa carrière prendre un tournant décisif depuis son arrivée dans l'écurie du Canadien Joël Filliol, deux ans après son échec brésilien. Entouré des meilleurs spécialistes de la planète, Luis, désormais basé à Gérone (Espagne), a pris une autre dimension et n'attend plus que l'or aux JO pour asseoir définitivement sa domination sur le triathlon international.

Après un sans faute en 2020 (4 succès en 4 courses disputées), le Français de 32 ans s'est entièrement focalisé cette année sur le grand rendez-vous olympique, ne prenant part qu'à une épreuve du WTS, à Yokohama en mai (6e), et affiche une grande sérénité avant l'échéance.

- Boulevard -

"Je suis forcément très attendu vu mon palmarès mais je suis vraiment confiant, a-t-il déclaré à l'AFP. J'ai fait un bon hiver, de bonnes séances et je suis en forme. Le triathlon est un sport où beaucoup de choses peuvent se passer physiquement ou mécaniquement, il faut y aller avec le maximum de cartes en main et je pense que j'en ai pas mal avec les heures d'entraînement que je viens d'accumuler, même si être favori n'assure pas une médaille. Avec l'expérience que j'ai acquise, j'essaye de me dire que ce sera un triathlon comme les autres. Il ne faut pas se mettre une pression inutile."

En l'absence du double tenant du titre olympique Alistair Brownlee, blessé, un boulevard s'offre au Français, qui devra tout de même se méfier du frère cadet du Britannique, Jonathan, médaillé de bronze en 2012 et d'argent en 2016, du Norvégien Kristian Blummenfelt, vainqueur coup sur coup cette année de deux étapes du WTS à Yokohama puis à Lisbonne, et des deux Espagnols Mario Mola et Javier Gomez.

La principale inconnue réside dans la gestion des fortes chaleurs et de l'humidité dans la capitale japonaise même si les organisateurs ont eu le bon goût de programmer le départ de la course à 6h30 du matin. Une problématique qui n'a pas l'air d'inquiéter outre mesure Vincent Luis, habitué à évoluer sous des températures caniculaires dans son repaire catalan.

- Méthodique -

"Beaucoup de gens se sont concentrés sur la chaleur et ont oublié de s'entraîner, explique-t-il. On en voit beaucoup s'enfermer dans un sauna ou un hammam pendant des heures, ils se font plus de mal que de bien et ils le regretteront probablement. J'ai fait le choix d'avoir une approche méthodique en faisant appel à plusieurs scientifiques pour ne pas faire de bêtises. J'ai fait des essais d'altitude et de chaleur en allant à Font-Romeu. On a aussi appliqué ce qui nous a été conseillé avec des bains chauds ou des séances d'entraînement en plein milieu de la journée."

Entièrement tourné vers sa quête personnelle, Luis en vient même à minimiser une éventuelle victoire le 31 juillet en relais mixte, nouveauté de ces JO et exercice dans lequel excellent les Bleus, triples champions du monde de la spécialité.

"Si je ne fais pas de médaille en individuel mais en relais, ça ne sauvera pas mes Jeux, affirme-t-il avec franchise. Cela rassure les fédérations de ramener une médaille en relais mais ce n'est pas celle que je veux le plus."

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