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Vendée Globe: Les navigateurs se pressent pour tenir la barre

Ils rêvent de faire seul le tour du monde, un projet fou mûri plusieurs années qui doit devenir réalité dans cinq mois avec le mythique Vendée Globe. Coupés trop longtemps de la mer en raison du confinement, les skippers ne résistent désormais plus à l'appel du large.

"Faire reculer l'horizon de la baie de Quiberon, donner un peu d'air et symboliquement faire une première navigation en mode Vendée Globe": Armel Tripon vient de passer une nuit en mer, sa toute première sur son bateau flambant neuf (L'Occitane), sorti des chantiers en février.

Frustré par le confinement "comme chacun en plein démarrage d'un projet magnifique", le navigateur a ressenti "une énorme libération de retourner naviguer", comme il l'a expliqué vendredi à l'AFP à peine revenu sur la terre ferme.

Tripon est l'un des 35 candidats à la 9e édition du Vendée Globe, course autour du monde en solitaire sans escale et sans assistance à bord de bateaux de la classe Imoca (monocoques de 60 pieds/18,28 m) qui devrait partir des Sables-d'Olonne (Vendée) le 8 novembre.

Une grande majorité de la flotte a pu enfin quitter les hangars. Et les navigations s'enchaînent, notamment pour les favoris et plus particulièrement les bateaux dernière génération, appelés 'foilers' (équipés de foils, ces appendices latéraux qui permettent au voilier de s'élever au dessus de l'eau pour filer comme s'il volait).

- Flashbacks et dépression -

C'est le cas de Charlie Dalin, qui a renoué avec son Imoca (Apivia, né en août 2019) après quelques semaines où l'impatience s'est muée en "espèces de flashbacks, des souvenirs de situation de course qui remontaient à la surface un peu aléatoirement, c'était assez étonnant !"

Son bateau avait été mis en chantier en décembre, juste après sa victoire sur la Transat Jacques-Vabre (en double avec Yann Eliès) et aurait dû ressortir le 25 mars s'il n'y avait eu le confinement.

"Il faut avancer sur la fiabilisation du bateau, l'année dernière on a fait l'équivalent d'un demi tour du monde. Cette année, j'aimerais bien qu'on s'approche de nouveau d'un demi Vendée Globe, c'est encore jouable. Si on y arrive, on sera serein", souligne le skipper de 36 ans.

Sébastien Simon, lui aussi, n'avait plus été à la barre de son 'foiler' (Arkea-Paprec, né en juillet 2019) depuis six mois. Il était temps de reprendre les choses en main !

"Pendant le confinement, j'ai travaillé sur les sujets de fond, j'ai étudié un peu tous le parcours, mais là j'en peux plus de parler météo et dépression ! Cette période m'a mis beaucoup de stress. Et attendre, j'aime surtout pas ça", explique le Sablais, qui a "pris un bon mois et demi de retard" alors que son monocoque aurait dû être remis à l'eau le 20 avril.

- Retard -

Alors que Simon, Dalin et Tripon sont des bizuth du défi extrême du Vendée Globe, d'autres moins novices sont aussi à pied d’œuvre. Jérémie Beyou (Charal), 3e du Vendée Globe 2016/2017, teste déjà les tout nouveaux foils de son bateau dernière génération, sorti il y a deux ans.

Les Imocas 'foiler' de la cuvée 2019 du Britannique Alex Thomson (Hugo Boss) --qui participera pour la cinquième fois au Vendée Globe (2e en 2016/2017)-- et de Thomas Ruyant (Linkeout), dont ce sera le deuxième Vendée Globe, sont retournés en mer.

Lui est vierge de tout tour du monde et skipper du dernier-né de la famille Imoca: Nicolas Troussel (Corum L'Epargne) découvre sa machine depuis le 4 mai, soit avec sept semaines de retard sur le planning.

"On est encore dans les tests, pas encore dans de la performance. La prochaine étape, c'est d'amener le bateau dans une mer plus formée pour vérifier sa solidité", indique Troussel, qui doit aussi faire sa qualification pour le Vendée Globe.

Sur les 35 candidats, 27 sont officiellement inscrits, 11 doivent encore finaliser leur qualification (4 doivent courir l'équivalent d'une transat en solitaire et 7 faire un parcours de 2000 milles en solitaire).

Une course prologue, la Vendée-Arctique-Les Sables d'Olonne, pourrait prendre le départ le 4 juillet.

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