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Auteur de 22 buts depuis le début de la compétition, Thomas Vernoux est l'atout majeur de l'équipe de France masculine de water-polo, qui affronte la Croatie jeudi à Doha pour tenter d'atteindre, pour la première fois de son histoire, la finale des Championnats du monde.
"C'est notre phénomène! On a vraiment de la chance de l'avoir dans notre équipe", se félicite le capitaine des Bleus Ugo Crousillat.
Mardi pour battre les champions du monde en titre hongrois (11-10), les Bleus se sont naturellement appuyés sur Vernoux, qui s'est illustré en marquant cinq buts, dont celui de la victoire, alors que les Bleus étaient à égalité 10-10 à 28 secondes de la fin du temps réglementaire.
Elu homme du match, le Marseillais a toutefois tenu à mettre en avant le collectif. "On me met dans la lumière mais les autres joueurs sont vraiment très importants", a-t-il assuré. "Ca a plutôt bien marché, mais ça marche surtout parce qu'on a été très solides en défense à la fin. Il n'y avait plus rien qui passait."
Quoi qu'il en dise, Vernoux est sans conteste le leader de l'équipe de France et à 21 ans, reconnu comme l'un des plus grands talents du water-polo. "C'est un garçon surdoué, ça c'est sûr. C'est un garçon qui est en avance sur son temps et avec lequel on a une grande ambition", apprécie le sélectionneur Florian Bruzzo.
Et pour exprimer son talent, le jeune homme s'appuie notamment sur un physique hors norme, 1,96 m pour 105 kilos. "Physiquement c'est une bête, il a des qualités de puissance qui sont incontrôlables par n'importe quel joueur", estime le coach.
- Mbappé, Wenbanyama, Vernoux -
"On est en train d'essayer de le faire évoluer sur le QI water-polo et il répond super bien. Donc je pense qu'il pourra être l'un des meilleurs joueurs du monde, voire le meilleur."
"C'est un garçon intelligent, je pense qu'il a tous les atouts pour devenir encore plus fort qu'il ne l'est déjà", complète Ugo Crousillat, qui ne peut s'empêcher de tomber dans les comparaisons. "Je ne le dis pas souvent mais il le sait, c'est un peu notre Mbappé, notre Wembanyama du water-polo français."
Une comparaison qui n'inspire pas particulièrement l'intéressé. "Ce n'est pas que je n'aime pas être comparé, mais ça n'apporte pas grand-chose. C'est sûr que ça me fait plaisir parce que c'est un sacré éloge, mais je n'y prête pas vraiment attention", dit-il.
"On me compare à des jeunes, à des mecs qui ne sont pas encore les meilleurs du monde. Quand on me comparera au meilleur joueur du monde, là oui je serai content. Pour l'instant, j'ai une marge énorme de progression."
En atteignant les demi-finales de ces Mondiaux qataris, les Bleus ont déjà réalisé le meilleur résultat de leur histoire. Et pour tenter de franchir une étape de plus jeudi face à la Croatie, grande habituée des podiums mondiaux, ils auront forcément besoin d'un grand Thomas Vernoux.
"Il est notre facteur X clairement, le +game changer+, celui qui peut faire changer le cours d'un match", reconnaît Florian Bruzzo. "Et tout l'enjeu pour nous, c'est de ne pas compter uniquement sur lui."