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XV de France: adaptation, grinta et mêlée, les clés pour une Argentine matée

S'adapter à l'éventuelle pluie, maîtriser le tempo et la grinta des Pumas, profiter de leur faiblesse supposée en mêlée fermée: tel est le chemin que le XV de France devra emprunter pour lancer sa Coupe du monde par une victoire, samedi contre l'Argentine à Tokyo.

+ En sol majeur

Depuis qu'elle a intégré le Rugby Championship, l'Argentine a bien changé: elle n'est plus cette équipe qui aimait ralentir le jeu. Au contraire même, elle impose un rythme effréné. "C'est une équipe avec un gros volume, capable de répéter beaucoup de séquences, de tenir le ballon", souligne Charles Ollivon.

Le XV de France a justement axé sa préparation sur la recherche de vitesse et de mobilité. Plus que les matches de préparation face à l’Écosse et l'Italie, la rencontre de samedi dira si les efforts fournis ont payé.

Mais il devra néanmoins chercher à ralentir le tempo imposé par les Argentins, en livrant bataille dans les regroupements. Ce qu'il n'était pas parvenu à faire en Écosse le 24 août (14-17), où la présence de Wenceslas Lauret avait cruellement manqué. Le Racingman, au profil unique de plaqueur-gratteur, est de retour, et aura pour mission principale de "pourrir" les sorties de balles argentines. Les Bleus, eux, devront évidemment veiller à assurer les leurs par des soutiens rapides. Qui leur avaient fait défaut, également, à Édimbourg.

"Ils misent sur la vitesse de déplacement. On a vu qu'ils jouaient avec des rucks très rapides et on sait que le match va se jouer en partie au sol", résume Yoann Huget.

En ralentissant les libérations argentines, les Tricolores auront également davantage de temps pour mettre la pression sur Nicolas Sanchez, l'ouvreur des Pumas. "Il faudra le presser fort, ne pas le laisser jouer sinon il va nous faire mal. Si on arrive à bien le cerner, on aura cerné 50% de leur équipe", estime Fickou, coéquipier de Sanchez au Stade Français.

+ Du bon pied

A l'aise balle en main, Sanchez l'est également dans le jeu au pied courant, arme qui pourrait être déterminante samedi. Surtout si la pluie s'invite, une probabilité importante à deux jours du match.

Les deux équipes seront alors forcées de revoir leurs ambitions de jeu à la baisse. "De l'envie et du mouvement, il y en aura toujours mais il faudra plus alterner, jouer au pied pour les faire reculer. Contrôler le ballon ne sera pas facile" s'il pleut, consent Fickou.

Les Bleus seront-ils capables de réduire la voilure d'un plan de jeu général basé sur le mouvement et la vitesse, en usant du pied et du jeu au près? Jusqu'à leur arrivée dans l'archipel, ils n'ont quasiment pas vu une goutte de pluie en deux mois et demi de préparation. Mais depuis, ils ont pu s'habiter à cette éventualité.

Offensivement, l'ouvreur Romain Ntamack tiendra un rôle prépondérant dans la stratégie à adopter et mettre en place. Et défensivement, le triangle arrière composé de Maxime Médard (arrière), Yoann Huget et Damian Penaud (ailes) peut s'attendre à recevoir une pluie de chandelles. Individuellement, tous trois sont plutôt à l'aise dans l'espace aérien. Mais collectivement, les dernières sorties face aux équipes anglo-saxonnes (Angleterre, Irlande, pays de Galles) jettent un doute sur la capacité du XV de France à assurer dans ce domaine.

+ Mêlées enfoncées?

Qui dit pluie, dit ballon glissant, donc en-avants et mêlées fermées. L'ancien point fort des Pumas qui, ces dernières années, souffrent considérablement dans ce secteur. Ils avaient ainsi été dominés face aux Bleus en novembre dernier à Lille (28-13 pour la France), et ont été martyrisés par l'Afrique du Sud (défaite 46-13) en août.

"Je connais la fierté des Argentins. Si on s'était fait bouger comme ça, si on avait entendu qu'on était faible en mêlée, on en aurait fait tous les jours lors de la préparation", tempère Jefferson Poirot, méfiant sur la supériorité supposée des Bleus en mêlée fermée. De plus, le pilier gauche ne retrouvera pas son vis-à-vis de novembre: Santiago Medrano a laissé sa place à l'expérimenté Juan Figallo, alors qu'à gauche Nahuel Tetaz Chaparro a été préféré à Santiago Garcia Botta.

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