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XV de France: des lieutenants sortent du rang

Guilhem Guirado est désormais épaulé: à la recherche depuis plusieurs mois de joueurs capables d'accompagner son capitaine, le XV de France s'est trouvé des leaders de jeu, de gestes et de parole samedi contre l'Angleterre (22-16) dans le Tournoi des six nations.

La musique revenait au fur et à mesure que s'enchaînaient les déconvenues des Bleus, sous Guy Novès et lors des deux premières rencontres du mandat de son successeur Jacques Brunel, contre l'Irlande (13-15) et en Ecosse (26-32) en ouverture du Tournoi: Guirado (31 ans, 60 sél.) ne disposait pas des relais nécessaires pour guider ou recadrer une équipe plutôt jeune et inexpérimentée.

Sur le terrain, mais aussi en dehors, alors que le nouvel encadrement a axé son mode de management sur l'échange avec les joueurs.

"On a essayé d'avoir le fonctionnement le plus participatif possible dans la préparation des matches. Car ce sont eux (les joueurs, NDLR) qui sont sur le terrain. Ils doivent s'impliquer totalement dans le projet qu'on veut construire avec eux", expliquait ainsi Brunel à l'AFP avant d'affronter le XV de la Rose.

L'entraîneur des arrières Jean-Baptiste Elissalde a abondé après la victoire: "Il y a eu très peu de moments où on a tranché sans leur donner la parole. A eux de construire le mur et d'apporter chaque petite pierre. Si chacun amène son petit truc, ils n'auront pas envie que le mur se casse la gueule."

- Bastareaud 'doit être un exemple' -

Certains en ont apporté plus, ou de plus grosses, samedi. Dont les "anciens", qui plus est placés à des postes stratégiques, François Trinh-Duc (ouvreur, 31 ans, 65 sél.) et Mathieu Bastareaud (centre, 29 ans, 44 sél.), voire Maxime Machenaud (demi de mêlée, 29 ans, 35 sél.).

"Les joueurs d'expérience nous ont emmenés, tirés vers le haut. C'est important d'être épaulé" a souligné le numéro 8 Marco Tauleigne, qui a 24 ans honorait samedi seulement sa quatrième sélection.

Trinh-Duc et Bastareaud en comptent beaucoup plus, mais n'ont retrouvé le groupe qu'avant la victoire contre l'Italie à Marseille (34-17) le 23 février lors de la précédente journée.

L'ouvreur a été rappelé après la mise à l'écart d'Anthony Belleau à la suite de la virée nocturne en Ecosse, alors que le centre était suspendu en ouverture contre l'Irlande (13-15) puis non retenu pour préparer le voyage à Edimbourg.

"Basta" s'est d'emblée montré omniprésent, par le geste et la parole, transfiguré par sa charge de capitaine à Toulon depuis le début de saison.

"Il travaille beaucoup, c'est un garçon qui a changé d'état d'esprit, qui doit être leader sur le terrain mais aussi en dehors. Dans sa façon de bosser, il doit être un exemple pour ceux qui sont un peu moins professionnels, si je puis dire", a ainsi souligné Elissalde.

"Il fait vraiment beaucoup d'efforts, il en est récompensé et récompense l'équipe" a-t-il ajouté.

- Leaders par leurs actes -*

Derrière ces joueurs aguerris aux joutes internationales, certains ont également montré la voie à suivre par leur comportement sur la pelouse.

"Au-delà de la parole, les actes peuvent être plus fédérateurs. Tu peux être plus leader par ton attitude sur le terrain à emmener les autres parce que tu vas mettre un gros plaquage, +nettoyer+ le mec (dans un regroupement, NDLR) qui va partir sur le cul" a ainsi relevé l'entraîneur des avants Julien Bonnaire.

Dans cette catégorie peuvent figurer au vu du match de samedi le troisième ligne Yacouba Camara, saignant pendant 80 minutes et l'ailier Rémy Grosso, avec notamment un déblayage intense sur Courtney Lawes. Ou encore le pilier gauche Jefferson Poirot et le deuxième ligne Paul Gabrillagues par leur activité dans les rucks et au plaquage.

Tous devront récidiver au pays de Galles samedi, surtout si Guirado, touché au genou droit et incertain, devait renoncer.

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