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Le XV de France féminin, engagé dans une "nouvelle ère" après sa médaille de bronze au Mondial à l'automne, s'appuie pour le Tournoi des six nations sur des Bleues nouvelle génération, à la trajectoire accélérée, dont Carla Arbez, Charlotte Escudero et Maëlle Picut.
Parmi les 23 joueuses en lice pour le premier match du Tournoi 2023 dimanche face à l'Italie (22-12), deux ont fêté leur première sélection à Parme: Carla Arbez (Stade bordelais, 23 ans), titulaire d'entrée à l'ouverture, et Maëlle Picut (Blagnac, 23 ans), qui a remplacé Emeline Gros en troisième ligne peu après l'heure de jeu.
Pas intimidée pour deux sous, Arbez, passée par les U20, a réalisé un match solide avant d'être remplacée par l'expérimentée Jessy Trémoulière, plus à l'aise dans la gestion des fins de matches compliquées.
"Carla a très bien joué son rôle, elle ne s'est pas posée de questions malgré sa première +cape+, elle a su animer avec Pauline (Bourdon, ndlr), elles se sont trouvées. Elle a aussi permis de nous donner de l'air quand il y avait besoin, par le jeu au pied", a analysé la co-entraîneure des Bleues Gaëlle Mignot après le match à Parme.
Comme Arbez, Picut a été reconduite dans le groupe qui affrontera l'Irlande samedi lors de la 2e journée du Tournoi à Cork, où Morgane Bourgeois (20 ans, Stade bordelais), une autre "nouvelle", étrennera à l'arrière sa première sélection.
- Accent anglais -
Internationale numéro 398, Maëlle Picut, née à Versailles, a vécu presque toute sa vie à l'étranger. Elle a débuté le rugby à Hong-Kong puis a évolué dans le championnat anglais avant de rentrer en France en septembre pour "suivre (sa) passion et essayer d'intégrer le haut niveau".
"Je cherchais un club, on m'a dit +va dans le Sud+, je suis arrivée à Blagnac et ça s'est super bien passé, j'adore. Je me sens super bien, je m'amuse et du coup ça se reflète sur le terrain", explique-t-elle à l'AFP, dans un français mâtiné d'accent anglais.
Après seulement six mois en France, quelques matches avec l'équipe première de Blagnac, la voilà déjà sélectionnée avec les Bleues: "Oui, je sais, c'est fou, je n'ai pas digéré du tout!", sourit-elle, évoquant "un timing bien aligné".
Avant de fouler la pelouse du stade de Parme, elle a même dû apprendre la Marseillaise. "Je n'ai eu qu'une semaine pour le faire, raconte-t-elle. Chaque soir en prenant ma douche, je chantais de nouvelles paroles, mais là c'est bon, je +l'ai+. En revanche, ça veut dire quoi vos mots bizarres là, +égorger+?", s'interroge-t-elle.
Aux côtés de ces "bébés" Bleues, la troisième ligne Charlotte Escudero (Blagnac, 22 ans), qui a réalisé un match complet en Italie (8 ballons portés, 15 plaquages), ferait presque office d'"ancienne" avec ses huit sélections.
- "Revanche" -
Sauf que c'est aussi son premier Tournoi et qu'elle n'a honoré sa première "cape" qu'en septembre dernier, contre l'Italie (21-0) à Nice.
Pour elle, ce Tournoi a "presque un goût de revanche: l'année dernière, j'étais blessée donc je suis hyper contente de faire partie" de l'édition 2023, a raconté à l'AFP la Varoise, de tous les matches des Bleues au Mondial néo-zélandais.
Soulagées d'être parmi d'autres Blagnacaises en équipe de France, Picut et Escudero soulignent que cela les a beaucoup "aidées à s'intégrer".
Et Picut d'ajouter que par rapport à l'Angleterre, "en France, on est plus +groupe+, très ensemble, les filles se donnent à 100%, avec le cœur et tout le monde se soutient, tout le temps".