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"Surprenant", "camion", "puissant"... avec son physique hors norme, Posolo Tuilagi va s'avérer précieux pour le XV de France lors de sa première titularisation, dimanche à Villeneuve d'Ascq, contre l'Italie, dernière étape d'une progression fulgurante.
Le colosse de 146 kgs pour 1,92m, après deux premières sélections en sortie de banc, a visiblement convaincu le staff des Bleus par son investissement.
"Posolo a apporté énormément d'énergie en fin de match en Ecosse, comme il l'avait déjà fait contre l'Irlande. Ce qui fait qu'il débute, ce sont ses prestations lors des entraînements et à chacune de ses entrées en jeu: voilà comment il a gagné son maillot de titulaire", a justifié l'entraîneur des avants français Laurent Sempéré.
Ce maillot bleu, "c'est une grande fierté. C'est vraiment un honneur pour moi et toute ma famille", a confié Posolo Tuilagi à l'AFP.
"Partager ces moments et l'expérience avec le groupe, c'est génial! J'apprends de nouvelles choses tous les jours et ça me fait gagner en confiance", s'est-il réjoui.
"Je suis très content de jouer avec lui plutôt que contre lui", a plaisanté cette semaine le troisième ligne Alexandre Roumat, entré en deuxième ligne à côté de Tuilagi à Murrayfield.
Pour gagner une place sur le banc du XV de France lors des deux premières rencontres du Tournoi, le joueur de Perpignan (2 sélections) a profité des nombreuses absences à son poste - Willemse suspendu, Flament, Meafou et Taofifenua blessés - mais pas seulement.
- "C'est un camion" -
Convoqué pour la première fois au sein du groupe France comme partenaire d'entraînement il y a un mois, le "petit" nouveau Posolo a impressionné d'entrée.
"C'est un camion", a ironisé le centre des Bleus Yoram Moefana à l'issue de cette première séance.
"C'est un joueur qui physiquement est en avance", a complété le directeur de la performance Nicolas Jeanjean. "Mais au niveau supérieur, cette avance physique, elle existe aussi, donc c'est un joueur qui est intéressant par sa puissance et dans sa capacité à se déplacer."
Malgré cette supériorité physique, Tuilagi a expliqué devoir s'acclimater à "l'intensité et à la précision" que demande le rugby international.
"C'est pas pareil que ce que j'ai vécu jusqu'à présent. Tu sprintes 80% du match, voire plus; les collisions aussi sont plus dures, plus rudes... Mais j'aime ça", a-t-il souri.
- Ascension naturelle -
"Il est surprenant Posolo, et en même temps, quand on le connaît, il n'est plus si surprenant que ça", a commenté l'entraineur de l'attaque des Bleus Patrick Arlettaz.
Manager de Perpignan de 2019 à 2023, le Catalan n'a cessé d'être impressionné par la progression naturelle de Tuilagi, de son surclassement en Espoir, il y a un an et demi, à cette première titularisation avec le XV de France.
"Quand il est passé de Crabos en Espoir, je lui ai dit: +attention, c'est un gros passage+. Et finalement, il l'a traversé de manière très naturelle. Pareil à son arrivée en Top 14, puis en équipe de France", a expliqué Arlettaz.
Champion du monde avec l'équipe de France des moins de 20 ans l'été dernier et titulaire indiscutable à l'Usap, Tuilagi "traverse les choses comme ça, sans se mettre plus de pression", a observé l'entraîneur de l'attaque des Bleus.
"Depuis tout petit, quand j'ai découvert le rugby, j'ai toujours été le grand costaud donc j'ai grandi avec cette volonté d'avancer tout le temps", a souligné Tuilagi. A lui de faire parler ses qualités face à l'Italie dimanche pour franchir ce nouveau palier, avant de fêter ses 20 ans cet été.