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XV de France: le dernier baroud de "Loulou" Picamoles

Une dernière pour la route: à 33 ans, Louis Picamoles aborde la Coupe du monde au Japon dans la peau d'un probable remplaçant, et d'un ancien souhaitant "profiter des derniers moments" avec le XV de France comme transmettre son expérience à ses plus jeunes coéquipiers.

On apprécie d'autant plus la vie qu'on a échappé à la mort. Sportive, et avec les Bleus pour Picamoles (79 sélections): le Montpelliérain, qui prendra sa retraite internationale à l'issue du Mondial (20 septembre-2 novembre), a bien failli ne pas voir le pays du Soleil levant, menacé par l'émergence de Grégory Alldritt et de Charles Ollivon au poste de N.8. Ainsi que par ses propres performances, en dents de scie.

Aussi, entre le dernier match de préparation, le vendredi 30 août contre l'Italie (47-19), et l'annonce de la liste des 31 retenus, trois jours plus tard, l'attente a été longue. "C'était un peu compliqué pour la famille. On est rentrés samedi et il fallait attendre lundi. C'était un peu long, surtout pour ma femme car je n'étais pas spécialement impliqué (à la maison)" explique Picamoles à Fujiyoshida, où les Bleus se préparent.

Au stress a laissé place "une grande joie et un bon soulagement" de poursuivre d'au moins un mois l'aventure avec le XV de France, entamée en 2008.

- "Proche des jeunes" -

Elle a failli s'arrêter à Saint-Denis. Voilà en partie pourquoi "Loulou" a pris la parole au milieu de ses coéquipiers sur la pelouse après le succès face aux Azzurri. Filmé par les caméras de télévisions -- "je n'ai pas forcément fait attention" -- il a appelé ses partenaires, à se souvenir des moments passés à suer à 37 pendant tout l'été. Notamment pour les six qui resteraient à quai.

"Comme je l'ai dit à mes coéquipiers, c'était mon dernier match au Stade de France, donc forcément un moment un peu particulier. Et sans avoir de certitudes de faire partie des 31. C'est pour ça que j'avais besoin d'exprimer à mes coéquipiers ce que je ressentais, sur le tas", raconte Picamoles.

Doyen du groupe, il s'est également adressé à eux parce qu'il dit être dans une démarche de transmission, pour renvoyer l'ascenseur: "Quand j'étais jeune, j'étais très proche des anciens. Aujourd'hui, étant un ancien, j'essaie d'être proche des jeunes pour qu'ils soient bien. Ca m'a beaucoup aidé dans ma construction et ma carrière, donc si je peux rendre la pareille, avec plaisir."

- Donner, prendre et échanger -

Plaisir. Le mot est revenu à plusieurs reprises dans sa bouche mercredi à Fujiyoshida. De transmettre, donc, mais aussi, plus égoïstement, de savourer ses ultimes semaines d'international. Et sa troisième Coupe du monde, après avoir ressenti de la "frustration" individuelle en 2011 -- il avait très peu joué -- et "collective" en 2015, conclue par la déroute en quarts de finale face aux All Blacks (62-13).

"Je n'ai pas envie de me prendre la tête avec des futilités. Juste d'engranger un maximum de plaisir, de donner ce que je peux donner à l'équipe et mes coéquipiers, prendre ce qu'ils peuvent me donner. Echanger, ne pas me poser de questions négatives, essayer d'être que positif avec le groupe et avancer, avancer et voir où ça va nous mener", explique-t-il.

D'abord au premier match contre l'Argentine, le 21 septembre, qu'il ne devrait pas commencer -- voire pas jouer -- lui l'ancien titulaire au poste de N.8. "On est tous compétiteurs, on a tous envie de démarrer et d'être sur le terrain. Après je ne le vis pas mal, comme je l'ai dit: je donne mon maximum aux entraînements mais je n'essaie pas de me montrer", affirme Picamoles.

"Grégory (Alldritt) est très performant en N.8, c'est lui qui démarre la compétition", ajoute-t-il. "Je suis à fond derrière lui, si je peux l'aider, je vais l'aider."

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