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XV de France: le retour en grâce du banni Macalou

Blacklisté à la suite de la virée nocturne d'Edimbourg lors du Tournoi 2018, Sekou Macalou est de retour en grâce: le nouveau sélectionneur Fabien Galthié a retenu le flanker du Stade Français dans sa liste resserrée de 28 joueurs pour préparer France-Angleterre.

Doté d'une pointe de vitesse rare pour un avant, Sekou Macalou est aussi l'un des meilleurs plaqueurs de Top 14. A priori, rien d'étonnant donc à retrouver le troisième ligne dans les petits papiers du sélectionneur avant le Crunch du 2 février dans le Tournoi des six nations, tant ses qualités collent au jeu de mouvement prôné par Fabien Galthié.

Seulement, le 12 février 2018 avait porté un sérieux coup d'arrêt à la carrière internationale naissante de ce grand espoir du rugby français. Bloqué à une sélection malgré ses 24 ans, Sekou Macalou figurait parmi les fêtards sortis après la défaite en Ecosse (32-26), match auquel il n'avait pas participé.

Un historique qui explique en partie son absence dans le Tournoi des six nations suivant en 2019 puis à la Coupe du monde au Japon dans la foulée.

Avion bloqué sur le tarmac de l'aéroport d'Edimbourg, joueurs extraits de l'appareil par la police écossaise pour être entendus comme témoins potentiels à la suite d'informations sur une agression sexuelle... L'affaire avait pris des proportions invraisemblables dans un moment de crise pour le rugby français, moins de deux mois après le limogeage de Guy Novès à la tête du XV de France.

Le natif de Sarcelles (Val-d'Oise) en a payé le prix fort mais ses performances avec le Stade Français et le nouveau "cadre" que Fabien Galthié entend désormais "fixer" ont convaincu le sélectionneur de passer l'éponge.

- Troisième ligne de rupture -

Dans la troisième ligne des Bleus, Macalou (1,95 m, 108 kg) peut apporter un profil différent, celui d'un troisième ligne de rupture, "capable de "+breaker+ (percer), de faire le lien avants/trois-quarts", avait déjà décelé en 2016 Olivier Magne, son entraîneur en équipe de France des moins de 20 ans.

A l'image de son doublé contre Toulouse dans un "classique" remporté (30-20) au début du mois: un premier essai en puissance sur une percée après un ruck pour aplatir entre les poteaux, un deuxième supersonique où il prend de vitesse sur un jeu au pied le Néo-Zélandais Peta Akhi, pourtant ex-spécialiste du VII.

"Il possède une mise en action hors normes. Des joueurs rapides, il y en a plein. Mais capables, comme lui, d'atteindre leur vitesse maximale sur une très courte distance, très peu. Il est exceptionnel sur l'explosivité", expliquait en 2016 à l'AFP Olivier Nier, son ancien entraîneur à Massy (Essonne) où il a été formé.

Avec quatre essais inscrits à mi-parcours du championnat et huit à la fin de la saison dernière, le Parisien se signale par ses statistiques offensives.

Mais c'est bien sûr en défense qu'il rayonne: le flanker stadiste a été le deuxième meilleur plaqueur de Top 14 la saison passée avec 339 plaquages réalisés (dont 259 défensifs).

Seule ombre au tableau statistique, une certaine indiscipline avec trois cartons jaunes et un rouge collectionnés l'année dernière. En progrès depuis, il n'a été exclu temporairement qu'une seule fois lors du nouvel exercice et, à l'image de son club, a retrouvé des couleurs depuis le départ de l'ancien manager sud-africain Heyneke Meyer.

Assez pour enfin débloquer, contre l'Angleterre, son compteur verrouillé à une sélection depuis un piteux match nul 23-23 à domicile contre le Japon en novembre 2017 ?

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