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Une très grande première. A 19 ans à peine, le colossal deuxième ligne Posolo Tuilagi, après deux sélections en tant que remplaçant, va vivre sa première titularisation au sein du XV de France, dimanche à Villeneuve d'Ascq, pour la réception de l'Italie dans le Tournoi des six nations.
Le champion du monde U20, qui évolue à Perpignan, entre à la place de Paul Gabrillagues (30 ans, 18 sélections), titulaire lors du lourd revers contre l'Irlande (38-17) puis de la victoire étriquée en Ecosse (20-16).
"Posolo a apporté énormément d'énergie en fin de match en Ecosse, comme il l'avait déjà fait contre l'Irlande. Ce qui fait qu'il débute, ce sont ses prestations lors des entraînements et à chacune de ses entrées en jeu: voilà comment il a gagné son maillot de titulaire", a justifié l'entraîneur des avants français Laurent Sempéré.
"Il faut aussi souligner le retour de Romain Taofifenua, qui a un peu le même profil que Posolo mais avec plus d'expérience. Il a rassuré le week-end dernier avec son club. C'est quelqu'un d'important dans l'aspect humain et la cohésion d'équipe. C'est logiquement qu'ils vont disputer la rencontre", a ajouté l'ancien talonneur.
'Moto', comme il est surnommé, est le dernier né d'une dynastie royale dans le rugby, après son père Henry, ancien troisième ligne international samoan de Leicester et Perpignan, son oncle Manu, actuel international anglais, ou son cousin Brian, passé par les Saracens et Dax.
"C'est un nom que je porte avec fierté et honneur. Je viens d'une famille qui a un grand héritage dans le rugby. J'essaie juste d'y faire honneur. Ma famille, c'est tout pour moi", a-t-il confié à l'AFP.
- Dynastie Tuilagi -
"Mon père est vraiment présent. On fait des débriefs des matches, il me donne des conseils. Il a vécu ce que je vis maintenant. Même si le rugby a un peu changé depuis son temps (sourire), les bases restent les mêmes. Il me rappelle tous les jours que, pour réussir, il faut travailler dur", a ajouté le jeune Tuilagi.
Derrière le gargantuesque joueur de l'Usap (146 kgs pour 1,92 m), l'autre changement était plus prévisible: le Toulousain François Cros glisse au poste de N.8 à la place du Rochelais Grégory Alldritt, forfait en raison d'une entaille à la cuisse gauche survenue à Murrayfield, et permet à Paul Boudehent de connaître sa première titularisation depuis la victoire contre l'Uruguay (27-12) lors de la phase de groupes du Mondial-2023, le 14 septembre.
"François, c'est un des avants les plus performants sur les deux premiers matches par sa polyvalence et sa capacité à tout faire sur le terrain, notamment les tâches obscures ou quand il porte le ballon (...). C'est un joueur intelligent, capable de s'adapter à toutes les situations. C'est important de l'avoir avec nous, il a un rôle très important dans les vestiaires ou sur le terrain", a encore justifié Sempéré.
Le capitaine des Bleus cède également ses galons au troisième ligne de Toulon Charles Ollivon, qui avait déjà tenu ce rôle lors des deux premières années du mandat Galthié.
Pour le reste, treize des quinze vainqueurs du XV du Chardon conservent donc la confiance du staff, à commencer par la charnière girondine, formée par Matthieu Jalibert à l'ouverture et Maxime Lucu à la mêlée, pourtant décriée depuis le début de la compétition.
Avec également l'ailier Damian Penaud, toujours à deux essais du record détenu par la légende Serge Blanco (38 essais), le centre Gaël Fickou ou le pilier Cyril Baille, les Bleus vont tenter de retrouver des couleurs après deux prestations mièvres pour ouvrir le Tournoi 2024.