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XV de France: une victoire chèrement payée face aux combattants sud-africains

Le XV de France a payé un lourd tribut pour venir à bout des champions du monde sud-africains, samedi à Marseille (30-26), accumulant les blessés dans un match engagé, voire brutal.

"Ce sont de magnifiques combattants, des joueurs qui aiment avancer, qui ont ça dans leur ADN", avait prévenu à propos des Springboks le sélectionneur des Bleus Fabien Galthié en présentant sa composition d'équipe à Marcoussis.

Au bout d'une demi-heure de jeu, le combat et l'intensité imposés par ces mêmes combattants avaient déjà donné une autre allure au XV titulaire concocté par le staff de l'équipe de France, avec quatre joueurs remplacés pour blessure.

"Ce n'était pas un match violent, mais un match physique", a tenté de nuancer le troisième ligne et capitaine des Boks Siya Kolisi après le match.

"On savait qu'on allait rentrer dans une zone d'intensité, de dureté, de violence", a au contraire jugé Galthié après lui. "Mais tu as beau le dire, tant que tu ne l'as pas vécu, tu ne sais pas vraiment de quoi tu parles."

- Macalou ailier d'un soir -

Le premier coup du sort est intervenu à la 13e minute, sous la forme d'un terrible déblayage du troisième ligne Pieter-Steph du Toit, heurtant à pleine vitesse la tête du centre Jonathan Danty, et récoltant au passage un carton rouge.

Le néo-papa, absent de Marcoussis cette semaine pour assister à la naissance de son fils, s'est tordu de douleur sur la pelouse en se tenant le visage, avant de quitter ses partenaires, le plancher orbital fracturé.

Sa sortie a forcé les Bleus à réorganiser leurs lignes arrières, l'ailier Yoram Moefana retrouvant son poste de prédilection au centre, et le troisième ligne Sekou Macalou rentrant... à l'aile.

Cette solution de remplacement était prévue par le staff, et acceptée par ce joueur au profil atypique: "S'il faut que je joue 10, je jouerais 10. Le plus important c'est d'aider l'équipe", avait expliqué Macalou, à la vitesse rare pour son gabarit (1,93 m et 90 kg).

Pas sûr cependant que l'encadrement des Bleus ait prévu que Macalou doive jouer aussi longtemps face à l'électrique ailier sud-africain Cheslin Kolbe, dont les appuis déroutants sont bien connus en Top 14.

A la 29e minute, c'est le colossal pilier droit Uini Atonio qui quittait - temporairement, il reviendra en deuxième période - la pelouse pour un protocole commotion, remplacé par Sipili Falatea, joueur de Bordeaux-Bègles au profil explosif plutôt prévu pour finir les matchs.

"Défier les Boks, c'est aussi un +step up+ (une progression) en termes d'engagement, d'intensité et de combat. Ça va vraiment ferrailler", analysait le deuxième ligne Thibaud Flament dans la semaine.

Quelques minutes après Atonio, lui aussi quittait les Bleus pour un protocole commotion (32e), cette fois définitivement, remplacé par Romain Taofifenua.

- Baille vers une opération -

L'essai de Cyril Baille (21e), tout en puissance, aurait pu rassurer sur l'état de forme du pilier toulousain, qui avait retrouvé la semaine passée les Bleus avec seulement une petite trentaine de minutes de jeu en Top 14, après une opération à l'adducteur gauche cet été.

Las, à la 33e minute, il était lui aussi obligé de quitter ses partenaires, victime d'une "hernie inguinale", a indiqué après le match le sélectionneur, évoquant "peut-être une opération ce soir". C'est le Rochelais Reda Wardi qui l'a remplacé pour batailler contre le pack sud-africain.

"Il faudra être capable de combattre et de jouer, et pas de rester uniquement dans le combat, ne pas aller simplement sur le terrain où ils voudront nous emmener", avait prévenu Laurent Labit, l'entraîneur chargé de l'attaque.

C'est pourtant dans le combat que ce XV de France, en peine dans son jeu, a finalement repris l'avantage.

D'abord avec un essai en force de Falatea (74e), puis grâce à une mêlée dominatrice (78e), qui a offert à Thomas Ramos une pénalité qui a scellé une victoire littéralement acquise dans la douleur.

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