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La victoire arrachée en Ecosse par le XV de France (20-16), samedi dans le Tournoi des six nations, a relancé les hommes de Fabien Galthié mais tout n'est pas rose pour les Bleus, avec notamment une charnière en difficulté et des touches perfectibles.
. C'est bon pour le moral
Quasiment quatre mois après la déception du Mondial-2023 et une semaine après la déroute devant l'Irlande (38-17) à Marseille, les Bleus, portés par une défense héroïque et un brin de chance, ont retrouvé des couleurs. "C'est sans doute l'une de mes plus belles victoires en équipe de France", a admis le capitaine Grégory Alldritt.
La dernière victoire française remontait au 6 octobre face à l'Italie (60-7), lors de la phase de poules de la Coupe du monde. Avant de retrouver la Nazionale, le 25 février, les hommes de Fabien Galthié ont soulagé leurs supporters, à défaut de les avoir complètement rassurés. Un succès en forme de hold-up à la faveur d'un essai refusé au XV du Chardon à la toute dernière minute.
. Le retour des patrons?
Après la triste prestation contre l'Irlande, les leaders du XV de France se devaient de montrer les crocs.
C'est chose faite pour le centre Gaël Fickou, de nouveau tranchant avec une percée de toute beauté et un essai (31e) pour remettre les Bleus dans le sens de la marche. Le troisième ligne François Cros a également réalisé un match plein avec dix-huit plaquages. Même son de cloche pour Grégory Alldritt, précieux par son abattage avant sa sortie sur civière (50e), ou le pilier gauche Cyril Baille, plus en vue que contre le XV du Trèfle.
Pour d'autres, c'est plus difficile, à l'image du talonneur Peato Mauvaka, qui a déçu offensivement et était mal coordonné avec ses sauteurs sur les touches, de l'ailier Damian Penaud, certes sevré de ballons mais globalement impuissant contre l'Ecosse, ou du centre Jonathan Danty, qui a traversé la rencontre comme un fantôme.
. La charnière dégonde
La charnière de Bordeaux-Bègles a besoin d'huile: après deux rencontres dans le Tournoi 2024, ni le demi de mêlée Maxime Lucu ni le demi d'ouverture Matthieu Jalibert n'ont fait oublier les titulaires habituels. Les absences d'Antoine Dupont, tourné vers la préparation olympique de rugby à VII, et de Romain Ntamack, victime d'une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche en août, se font ressentir au sein des Bleus.
Pour Jalibert, la comparaison est particulièrement criante tant le N.10 girondin a semblé à la rue à Murrayfield: deux plaquages ratés, quatre turnovers concédés... mais surtout deux en-avants en première période qui ont offert dix points aux partenaires de Finn Russell. Lucu, lui, voit le jeune N.9 du Racing 92 Nolann Le Garrec fondre sur lui.
. Difficile dans les airs
Une nouvelle fois déréglée, la touche française a failli à Edimbourg. Avec deux ballons perdus et un autre récupéré de justesse malgré la pression écossaise, l'alignement a fait un peu mieux qu'à Marseille devant l'Irlande (quatre ballons perdus). Mais il est loin d'avoir rassuré.
L'entraîneur Laurent Sempéré, qui a transformé le Stade français en forteresse aérienne, n'a eu que quelques séances pour régler celle des Bleus. Malgré le retour du Racingman Cameron Woki, qui a apporté un peu de stabilité, Sempéré a encore du pain sur la planche.
Le XV de France a une nouvelle fois été à la peine sur les ballons aériens, notamment Jalibert ou l'arrière Thomas Ramos. C'est un mal récurrent du mandat de Fabien Galthié, qui avait déjà coûté le quart de finale mondial face aux Springboks.