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Après le séisme, quelles répliques pour Evenepoel et le Tour d'Italie?

L'abandon crève-coeur de Remco Evenepoel, rattrapé par le Covid-19, rebat les cartes dans le Tour d'Italie et interroge sur le programme du Belge pour la suite de la saison.

C'est la stupeur qui régnait lundi matin lors de la première journée de repos sur le Giro. Certains coureurs dormaient déjà dimanche soir lorsque l'équipe Soudal-Quick Step a annoncé le forfait du champion du monde après un test positif, alors qu'il venait tout juste de remporter le deuxième contre-la-montre et reprendre le maillot rose de leader.

Ce séisme a un impact immédiat sur la course, dont il était le grand favori, mais aussi sur sa propre trajectoire pour la suite de la saison.

Quel avenir pour Evenepoel?

Dans l'immédiat, le Flamand de 23 ans a pris la route lundi pour regagner la Belgique dans une voiture conduite par un membre de l'encadrement. La suite de son programme reste flou. Evenepoel avait axé tout son début de saison sur le Giro. Il a passé des semaines en altitude pour préparer cet objectif qui l'obsédait au point de considérer Liège-Bastogne-Liège, pourtant un Monument qui plus est dans son pays, comme un simple "test", sans que cela ne l'empêche de le gagner.

La priorité donnée au Giro avait aussi repoussé à 2024 sa découverte du Tour de France, où il est très attendu. Son Giro avorté pourrait-il l'inciter à y aller dès cette année? Dans son équipe, on temporise.

"Je ne vais pas vous parler maintenant du Tour ou de la Vuelta", a déclaré au quotidien belge Le Soir le patron de la formation, Patrick Lefevere.

"Lorsqu’il aura récupéré, lorsqu’il aura digéré sa déception (...), nous nous mettrons autour de la table pour élaborer un programme", a-t-il ajouté, notant au passage que son coureur "manquait de fraîcheur" ces derniers jours.

Evenepoel voudra sans doute défendre son titre de champion du monde, le 6 août à Glasgow, et pourrait aussi être tenté de retourner sur la Vuelta, en tant que vainqueur sortant.

En attendant, il continue à marcher dans les pas de son illustre compatriote Eddy Merckx, auquel on le compare souvent pour sa précocité et sa voracité. Comme lui, Merckx avait dû quitter le Giro en 1969 alors qu'il portait le maillot rose, était âgé de 23 ans et comptait à son palmarès un grand Tour, deux Monuments et un titre mondial. Le "Cannibale" avait également dû renoncer à cause d'un test positif, mais pour un stimulant lors d'un contrôle antidopage, qu'il a toujours contesté.

Roglic face aux Ineos

Orphelin de son grand rival, Primoz Roglic glisse mécaniquement dans la peau de favori du Giro. Le Slovène de la Jumbo-Visma, qui vise une première victoire en Italie, est désormais deuxième au général, à deux secondes du Britannique Geraint Thomas (Ineos).

La suite du parcours, particulièrement escarpée, est à l'avantage de Roglic. A 33 ans, le triple vainqueur de la Vuelta a l'expérience et le coffre pour accomplir sa quête.

Mais il est bien placé pour connaître l'imprévisibilité du Giro, lui qui avait, comme Evenepoel cette année, remporté les deux premiers chronos en 2019 et compté plusieurs minutes d'avance avant de baisser pied et de terminer seulement troisième.

Et cette fois, il devra faire face à une équipe Ineos impressionnante qui compte cinq coureurs dans les 13 premiers (Thomas, Geoghegan Hart, Sivakov, Arensman, De Plus). De quoi élaborer des stratégies collectives propres à faire dérailler le Slovène, à l'image du travail de harcèlement de Jumbo-Visma face à Tadej Pogacar lors du dernier Tour.

Sous la menace du Covid

L'exemple Evenepoel illustre à quel point le Covid peut venir faire valser toutes les projections dans un sport par nature très aléatoire, marqué par les chutes et les incidents de course. Six coureurs ont déjà quitté le Giro cette année à cause d'un test positif et ne seront sans doute pas les derniers.

Rien n'oblige un coureur affecté par le coronavirus à renoncer puisque le protocole en vigueur au plus fort de la pandémie a été abandonné. L'Espagnol Juan Ayuso avait terminé la dernière Vuelta alors qu'il avait le Covid, mais asymptomatique et avec une charge virale très faible.

La décision d'arrêter un coureur est à la discrétion des équipes. Avec Evenepoel, la Soudal-Quick Step a décidé de prendre "zéro risque", selon les mots de Patrick Lefevere. En particulier parce qu'on ne connaît pas encore tout des conséquences sur la santé si on fournit des efforts extrêmes en étant touché par le virus.

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