Partager:
Au sortir d'une saison cauchemardesque, Julian Alaphilippe compte "remettre les pendules à l'heure" en 2023 pour aller à nouveau chercher des victoires et clouer le bec aux critiques, notamment celles de son manager chez Quick-Step Patrick Lefevere.
"Je me sens bien, vraiment motivé, super content de commencer ma saison", a souligné le double champion du monde 2020 et 2021, mardi, à la veille de sa rentrée au Challenge de Majorque.
Q: Après une année compliquée, quels sont vos objectifs pour 2023?
R: "Je veux avant tout retrouver le plaisir, aller chercher les victoires et pas passer mon temps à courir après la forme. Quand tu commences la saison avec le Covid, que tu te sens à peu près bien et que t'es une nouvelle fois arrêté à cause d'une bronchite à la con. Puis tu te casses la gueule... L'année dernière, c'était devenu un cercle infernal, bien grossi pas les médias et certaines déclarations. J'en ai pris plein la tronche. Maintenant, je vais tout faire pour remettre les pendules à l'heure."
Q: Ressentez-vous une pression supplémentaire?
R: "Non pas du tout. C'est même une des premières saisons que j'aborde aussi libéré et relax. Cet hiver, j'ai vraiment déconnecté du monde du vélo. J'ai passé du temps avec ma petite famille pour me retrouver. Je ne sais pas si c'est parce que je n'ai plus le maillot arc-en-ciel ou parce que j'ai passé un bon hiver, mais je ne ressens aucune pression, Je suis juste super motivé".
Q: En dépit des critiques à répétition de votre manager Patrick Lefevere?
R: "Nos relations sont les mêmes depuis le début. On a toujours été transparents l'un envers l'autre. Quand les choses allaient bien, quand les choses allaient moins bien. Les déclarations qu'il a pu faire n'impacteront en rien ma manière de travailler ni ma motivation."
Q: Ne plus porter le maillot arc-en-ciel vous libère d'un poids?
R: "Ca va me permettre de retrouver un peu cette liberté que j'avais avant. J'en avais besoin. Le maillot de champion du monde, c'était mon rêve d’aller le chercher. J'ai réussi à le faire deux fois de suite. Mais quand tu vis une saison un peu compliquée, ça devient dur à vivre, alors que si tu es juste un coureur lambda entre guillemets, tout le monde s'en fout."
Q: Votre manière de courir va-t-elle évoluer après vos chutes à répétition?
R: "Non, pas spécialement. Les premières fois que je suis remonté sur le vélo après ma chute à Liège, c'était vraiment un feeling bizarre. J'avais peur de tomber. Mais, après, ça revient en fait. Et heureusement. Aujourd'hui je suis comme avant."
Q: Comment voyez-vous votre cohabitation avec Remco Evenepoel, qui a pris une autre dimension?
R: "C'est une belle situation pour l'équipe mais aussi pour Remco et moi d'être coleaders, même s'il a pris la place de numéro 1 sur certaines courses. Prendre le départ l'an dernier de Liège (Liège-Bastogne-Liège, NDLR) en étant leader avec Remco était génial. On avait un plan avec deux cartes. Bon, moi j'ai fini dans un arbre. Et lui a gagné. Mais j'étais super content pour lui. Pour moi ce n'est pas un problème, au contraire. En interne ça se passe très bien. Il n'y a pas de guerre ou de jalousie."
Q: Avec Evenepoel engagé sur le Giro, allez-vous viser le général sur le Tour de France?
R: "Je ne pense pas. En tous cas, on n'aura pas une équipe au départ pour jouer le classement général. Ca n'a jamais été ni mon ambition ni un objectif. Mais, bien sûr, ce sera une course très importante pour moi après avoir manqué la dernière édition."
Q: L'annonce de la retraite de Thibaut Pinot vous fait réfléchir, à 30 ans, sur la suite de votre propre carrière?
R: "Non, on est tous différents. Chacun a son état d'esprit, sa motivation ou son ras-le-bol. Thibaut, ce n'est pas la première fois qu'on entendait qu'il en avait un peu marre. Je n'ai pas vraiment été surpris quand j'ai appris que c’était sa dernière saison. C'est un super mec et un coureur attachant. Il va manquer au cyclisme français."
Propos recueillis en visioconférence de presse