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Cyclisme: Madouas champion de France, la consécration du "Tracteur breton"

"Tenace", Valentin Madouas a surmonté en solitaire l'épreuve de force des Championnats de France de Cassel, dimanche dans la chaleur du Nord, une consécration qui lui permet de se parer du maillot tricolore, avec l'objectif de le faire briller sur le Tour (1er-23 juillet).

"Le parcours était typé pour moi et j'ai vraiment envie de faire un grand, grand, Tour de France", a déclaré le Breton de 26 ans pour expliquer sa détermination totale dans les Flandres, où seuls 23 braves ont franchi la ligne -106 abandons au total, dont le grand favori Julian Alaphilippe.

Deuxième des Strade Bianche en début d'année, Madouas a pris seul la tête du Championnat à une vingtaine de km de l'arrivée, ultime coup de force de son équipe Groupama-FDJ sur un parcours éreintant et surchauffé, le plus dur "jamais connu" par Rudy Molard en 12 disputés.

Etreint par son père Laurent, lui-même ancien coureur cycliste (huit participations au Tour de France) sur la grand'place du village nordiste, le Finistérien signe là le sixième succès de sa carrière, le plus significatif.

- "Un circuit pour moi" -

"Cet hiver, il m'avait dit +Cette année, c'est un circuit pour moi, il faut que je sois champion de France+", a raconté Laurent Madouas, 56 ans. "On avait emmené les deux mamies, le papy, on s'était dit +On sait jamais+. Ils ont plus de 80 ans, vivre ça en famille, c'est quelque chose d'inoubliable", a-t-il ajouté.

Grâce à Rudy Molard, deuxième, la Groupama-FDJ réussit un doublé, tandis que Julien Bernard --lui aussi fils d'un ancien coureur, Jean-François Bernard (3e du Tour 1987)-- complète le podium.

Thibaut Pinot, pour son ultime Championnat de France, a terminé septième.

Cette victoire constitue une consécration pour le "Tracteur breton" (son surnom), capable l'an dernier d'une troisième place dans le Tour des Flandres comme d'un Top 10 au classement final de la Grande Boucle.

"Valentin est tenace, il ne lâche rien, il a une endurance comme personne", a dit Rudy Molard.

Dimanche, les 4.200 mètres de dénivelé positif promettaient un "chantier" de l'avis unanime des coureurs, et le collectif Groupama-FDJ a attaqué le parcours au marteau-piqueur.

A plus de 190 km de l'arrivée (sur 224), un groupe royal s'est constitué avec Thibaut Pinot et David Gaudu, rejoints quelques bornes plus loin par Valentin Madouas, parti en contre. Une échappée où les hommes de Marc Madiot étaient sur-représentés (8 sur 22 coureurs).

Le nouveau porteur du maillot tricolore n'a plus quitté les avant-postes ensuite, au gré des différentes jonctions, des groupes se faisant et se défaisant. "Le fait d’avoir un coup d'avance m'a permis de lisser toutes les montées", a-t-il expliqué.

- Le coup de chaud d'Alaphilippe -

Réduit à petit feu par le relief, les pavés et le soleil de plomb, le peloton a fini bouilli, à commencer par Alaphilippe.

Le double champion du monde a définitivement lâché à 96 kilomètres du but, avant d'abandonner, souffrant "des températures" (31 degrés), selon son directeur sportif Geert van Bondt.

"Avec cette chaleur, il peut y avoir des défaillances autant qu'avec la pluie ou le froid", avait prévenu vendredi Benoit Cosnefroy.

Cosnefroy a lui-même subi une extinction totale au moment du mouvement de course décisif, sur une accélération de David Gaudu dans la brutale cote de la Porte d'Aire (1 km à près de 8%).

Gaudu ainsi que Rudy Molard, qui a réussi la jonction, ont offert deux ultimes relais au futur vainqueur.

Une façon aussi pour Gaudu de renvoyer la pareille à celui qui l'avait tracté dans les étapes de Peyragudes et de Hautacam l'été dernier pour lui permettre de se hisser à la quatrième place du Tour.

Seule ultime frayeur pour Madouas, un incident mécanique à une douzaine de km du but. Mais rien, ni la chaleur, ni les deux belles bosses du parcours de 13 km (pour 224 km au total) ne pouvaient stopper dimanche le "Tracteur breton".

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