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La président Emmanuel Macron a souligné jeudi que "la première réponse, c'est l'ordre, le calme et la concorde", après le "moment important dans la vie de la nation" qu'ont constitué les émeutes consécutives au décès du jeune Nahel à Nanterre.
"Nous avons tous vécu un moment important dans la vie de la nation, donc on va continuer de travailler", a déclaré le chef de l'État à Pau où il rencontre des élus, dont le maire François Bayrou qui est un de ses principaux alliés.
"La première réponse, c'est l'ordre et le calme, la concorde et ensuite c'est de travailler sur les causes profondes", a-t-il estimé. Au début de ses échanges avec les élus, conçue comme un "prolongement" de ceux de mardi avec quelque 300 maires réunis l'Élysée, il s'est dit convaincu que "tous nos compatriotes, nous tous, avons vécu avec une forme de sidération d'abord, de conscience de la gravité, ce moment de violence".
Emmanuel Macron a invité à "l'humilité" pour s'efforcer de "comprendre ce qui s'est passé en profondeur". "J'entends parfois: +il ne comprend pas les problèmes de la France+. Mais qui avait prévu ce qui allait se passer sous cette forme, dans des villes qui parfois n'avaient jamais connu de phénomène de violence urbaine ?", a-t-il souligné.
"D'évidence, nous avons un problème d'autorité dans la société, qui commence par la famille", a-t-il néanmoins diagnostiqué.
Mettant en garde contre une réaction "à courte vue", il a estimé que "la réponse ne viendra pas du président ou du gouvernement mais d'une capacité à mettre en vibration le pays dans toutes ses strates", en associant les élus à des "décisions profondes qui devront percoler".
"La réponse à ce que nous venons de vivre, c'est de réussir, pas par des mots, mais par un travail en quelque sorte de dentelière, chaque jour, à ce que chacune et chacun n'ait pas la conviction dans la cité d'être un individu comme un autre, mais le dépositaire d'une citoyenneté plus grande que lui, c'est ça qui pendant ces nuits a manqué", a-t-il insisté.
Le président doit ensuite se rendre dans les Hautes-Pyrénées à l'occasion de la sixième étape du Tour de France, entre Tarbes et Cauterets-Cambasque, et ses deux cols légendaires de la Grande Boucle cycliste: le Tourmalet et l'Aspin.
"La nuit dernière l'a montré, on est revenu à peu près à une situation normale", s'est réjoui de son côté la Première ministre Élisabeth Borne, également en déplacement, à Lisieux (Calvados) dans le quartier de Hauteville, touché par les violences urbaines.
"On reste naturellement extrêmement vigilants en réduisant très progressivement nos dispositifs de sécurité", a-t-elle ajouté, se disant aussi "déterminée à ce qu'il n'y ait aucune impunité pour les auteurs de ces violences".
La cheffe du gouvernement a par ailleurs donné une instruction à tous les préfets de "trouver les bonnes procédures pour permettre que les équipements publics puissent rouvrir au plus vite".
"Comment expliquer ces violences? On a besoin de comprendre, de prendre le temps du diagnostic. Il ne faut pas se précipiter avec des clichés pour donner des fausses explications", a également mis en garde Mme Borne en préambule de sa rencontre avec les élus, évoquant un peu plus tard devant la presse le "diagnostique un peu simpliste" de la droite et l'extrême-droite qui attribuent les violences à une immigration mal maîtrisée.
"Un tiers des villes qui ont été touchées par des violences n'ont pas de quartiers +politique de la ville+ et près de la moitié des quartiers +politique de la ville+ qui sont dans des opérations de renouvellement urbain importantes, n'ont pas connu de violences", a-t-elle ainsi précisé.
bpa-are-el-lum/npk