L'ancien cycliste allemand Jan Ullrich s'est exprimé pour la première fois, dans une interview accordée au magazine allemand Stern, sur le dopage au sein de l'équipe Telekom.
"J'ai appris très rapidement que le dopage était répandu", a confié Ullrich, 49 ans, dans une interview publiée lundi. "On m'a enseigné: tu es bon, un grand talent, tu t'entraines avec beaucoup de dévouement, tu as toutes les compétences qu'il faut. Mais si tu veux rester ici, tu dois participer."
Ullrich a rejoint l'équipe allemande en 1995 et est devenu le seul Allemand à remporter le Tour de France deux ans plus tard.
Ullrich n'a pas admis explicitement s'être dopé. "Le sentiment général à l'époque était que sans aide, ce serait comme aller à une fusillade armé seulement d'un couteau", a résumé le coureur né à Rostock.
A l'époque, affirme-t-il, tout cela semblait normal. "L'attitude générale était: si tu ne le fais pas, comment vas-tu survivre durant la course? Après, tu roules dans le peloton et tu sais que tu es probablement un de ceux qui n'ont rien, et c'est pourquoi tu n'as aucune chance."
Ullrich a été suspendu par son équipe en 2006 en raison de ses liens avec le médecin espagnol spécialiste du dopage Eufemiano Fuentes et a été suspendu pour deux ans par le Tribunal arbitral du sport (TAS) en 2012.
C'est principalement pour des raisons légales qu'il n'a pas parlé de dopage en 2006 ou un an plus tard, quand d'autres coureurs de Telekom ont admis s'être dopés. En 2006, Ullrich disait qu'il ne "voulait pas être un traitre". En 2007, des poursuites pénales ont été entamées contre Ullrich.
"Mes avocats m'avaient conseillé de me taire. J'ai suivi leurs conseils, mais j'ai souffert des conséquences pendant longtemps", a confié Ullrich.