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Dans la foulée de JO ratés, l'équipe de France de sprint a échoué à ramener une médaille des Championnats du monde de cyclisme sur piste pour la première fois depuis 1990, poussant l'entraîneur Grégory Baugé vers la sortie dans un contexte de vives tensions.
Toujours en décompression post-olympique, les Bleus n'avaient envoyé qu'une sélection resserrée de huit athlètes, dont quatre sprinteurs, à ces Mondiaux qui se sont conclus dimanche à Ballerup, au Danemark. Une moisson comme celle de 2022 (7 médailles dont 3 titres) était dès lors exclue, mais la France rend tout de même son pire bilan depuis 2018 avec seulement deux médailles.
L'endurance a tenu son rang avec l'argent samedi de Marion Borras et Victoire Berteau à l'Américaine ainsi que le bronze de Clément Petit jeudi dans la course aux points. Les promesses semées par le pétillant Oscar Nilsson-Julien, quatrième de l'Omnium et 9e de l'Américaine dimanche avec Petit, sont également encourageantes pour l'avenir.
Mais le tournoi restera marqué par le nouveau naufrage du sprint qui avait déjà complètement raté son rendez-vous olympique – aucune médaille à Paris pour la première fois depuis 1992 – et qui n'a même pas atteint une seule finale au Danemark.
La vitesse par équipes hommes a disparu dès le premier tour, alors que Mathilde Gros a été éliminée en quarts de finale de la vitesse et au même stade de la compétition dimanche du keirin.
- Les coureurs convoqués lundi -
La désillusion des JO avait fait émerger de vives tensions entre coureurs de la vitesse par équipes et encadrement dans une discipline où les Bleus faisaient régner la terreur dans le passé.
Et on ne peut pas dire qu'elles se soient apaisées au Danemark.
Mercredi, Sébastien Vigier, "fatigué mentalement parce que ça ne se passe pas bien", et Melvin Landerneau ont même réclamé de "tout changer" dans un "système français bloqué depuis les années 2000".
Laissé à la maison, Florian Grengbo, démarreur aux JO, a, lui, mis en cause l'encadrement, à commencer par Florian Rousseau, ancien triple champion olympique et directeur du programme olympique, et Grégory Baugé, l'entraîneur national du sprint.
Face à ce marasme, ce dernier a annoncé dimanche qu'il avait pris la décision, avant même les Mondiaux, de quitter ses fonctions pour se consacrer à la détection.
Sans oublier d'égratigner au passage les coureurs "qui ne prennent pas leurs responsabilités". "La fédération reconnaîtra ses torts, mais quand tu es athlète de haut niveau, avant de regarder ailleurs, il faut être capable de se regarder dans une glace", a-t-il cinglé.
Florian Rousseau s'est montré solidaire avec Baugé, insistant sur le fait que la Fédération avait "apporté beaucoup d'écoute" aux athlètes. Il a annoncé que tout le monde était convoqué par la Direction technique nationale lundi et que des annonces étaient prévues dans la foulée, dont la nomination d'un entraîneur chargé d'assurer l'intérim.
- Mathilde Gros "serre les dents" -
"Ce qu'on souhaite, c'est l'apaisement, la discussion" pour tenter de "réparer ce qui a pu se casser ces derniers mois. Mais ça va prendre du temps", a-t-il souligné.
Mathilde Gros, qui n'était pas visée par les griefs de Baugé, a pour sa part appelé tout le monde à se "remettre en question" et "mettre les égos de côté".
"Je ne cible personne parce qu'à un moment donné ce sont nous les athlètes qui sommes sur le vélo. Quand je reviendrai courant 2025, je pense que les choses se seront aplanies. Tout le monde aura vidé son sac."
"Quand on descend très très bas, on peut remonter à nouveau très très haut, c'est ce que j'espère", a ajouté la Provençale, toujours très touchée après son échec à Paris où elle s'était vue "mourir" tellement elle était déçue.
Au Danemark, elle n'a pas vraiment réussi à panser ses plaies. "Mais ça va. Je kiffe ce sport et je kiffe cet environnement donc je serre les dents et je crois que ça ira mieux à un moment donné", a développé la Française avant de "disparaître un petit peu", dans un endroit "vraiment paumé où il n'y a pas de réseau", avec "juste un livre au coin du feu".