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Le choc des titans a bien eu lieu ! Mathieu van der Poel est devenu dimanche champion du monde de cyclo-cross pour la cinquième fois après un nouveau duel épique face à son traditionnel rival Wout Van Aert, deuxième, à Hoogerheide aux Pays-Bas.
Après plus d'une heure d'une course au suspense irrespirable, durant laquelle ses deux principaux protagonistes n'auront commis aucune erreur technique, le Néerlandais s'est imposé au sprint qu'il a lancé à 120 mètres de la ligne pour désarçonner son opposant belge.
"The best of the rest", le meilleur des autres, le Belge Eli Iserbyt a décroché le bronze, à distance (12 secondes) des deux favoris mais devant le Néerlandais Lars van der Haar, 4e, et le champion de Belgique et d'Europe, Michael Vantourehout, 5e.
Le Français Clément Venturini a atteint son objectif, en terminant dixième.
Déjà titré en 2015, 2019, 2020 et 2021, le petit-fils de Raymond Poulidor revient, avec ce cinquième sacre, à hauteur du Français André Dufraisse, du Suisse Albert Zweifel et de l'Italien Renato Longo au palmarès des Mondiaux de cyclo-cross, à deux longueurs du Belge Eric De Vlaeminck et ses sept maillots arc-en-ciel. Là où Van Aert reste bloqué à trois.
"Cette victoire, je la classe dans le top-3 des meilleurs moments de ma carrière", s'est extasié Van der Poel pour qui la clé a été "d'être resté très détendu tout au long de la course".
Supérieur techniquement (notamment dans les sauts de planches), "VDP" s'est montré le plus offensif mais la puissance de Van Aert a fait merveille sur le circuit complètement sec et très rapide de la Zélande néerlandaise, à cinq bornes de la frontière belge.
- Rendez-vous aux Strade bianche -
"Nous nous sommes tous les deux rapidement rendu compte qu'il ne serait pas possible de lâcher l'autre", a analysé Van der Poel dont l'explosivité au sprint a surpris son adversaire.
"Je pensais que Mathieu tenterait quelque chose avant le sprint, dans le franchissement des planches à l'approche de l'arrivée. J'étais concentré sur ce scénario. J'ai donc été un peu désarçonné que cela ne se passe pas comme cela. J'ai laissé de l'influx", a expliqué Van Aert, regrettant "de ne pas avoir lancé son sprint de loin car ce circuit le permettait".
Un circuit de 3,2 kilomètres dessiné par le père du vainqueur et le long duquel s'étaient massés près de 50.000 spectateurs (selon l'organisation) qui auront assisté au premier mano a mano de la saison entre deux coureurs dont les objectifs seront identiques dans les prochaines semaines: le Tour des Flandres et Paris-Roubaix.
"Cela fait dix ans que nous nous affrontons. Nous nous tirons vers le haut. Une fois notre carrière terminée, nous pourrons considérer cela avec fierté", a expliqué Van der Poel qui avait vécu une fin de saison 2022 agitée, avec ses démêlés judiciaires suite aux Mondiaux sur route en Australie quand il avait été impliqué dans un incident à son hôtel la nuit précédent la course.
"Je suis parvenu à tourner le bouton et c'est clair que ce titre mondial va aussi me faire du bien dans la perspective de la saison sur route", a reconnu Van der Poel.
Un coureur qui va donc pouvoir partir en stage sereinement pour préparer les classiques de printemps où il retrouvera sur sa route l'inévitable Wout van Aert alors qu'à 28 ans, les deux athlètes semblent être au sommet de leur art.
Le prochain rendez-vous entre les deux hommes est prévu le 4 mars en Italie sur les routes des Strade Bianche, une course qu'ils ont déjà remportée.
"Ce sera de nouveau une belle bagarre", a promis Van der Poel.