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Tour de France: Van der Poel sur la route de ses vacances d'enfance

Arrivée à Limoges samedi puis départ de Saint-Léonard-de-Noblat dimanche, le Tour de France prend la route des souvenirs de juillet de Mathieu van der Poel. Quand à la fin des années 2000, lui et son frère David, en vacances chez leur grand-père Raymond Poulidor, partaient à travers champs sur leur vélo avant de s'assoupir devant la Grande boucle.

"Ce sera spécial. Je m'entraînais gamin sur ces routes, autour de Limoges et Saint-Léonard-de-Noblat, c'est un moment dont j'ai hâte", a simplement livré le pudique Mathieu van der Poel.

"L'été, on allait là-bas pendant une semaine tous les ans pour revoir la famille. Il y avait un peu de dénivelé, des routes calmes: c'était assez bien, ça changeait des routes plates en Belgique", se souvient son frère David van der Poel, membre de l'équipe de développement d'Alpecin-Deceuninck.

La famille, c'était surtout leur grand-mère. Car "Papy" - comme ils appellent "Poupou", disparu en 2019 - et leur père Adrie prenaient la route du Tour où ils oeuvraient comme ambassadeurs, l'un pour LCL, l'autre Rabobank.

"J'étais souvent parti de la maison. Comme beaucoup de coureurs, j'ai loupé beaucoup de choses", confesse le vainqueur du Tour des Flandres 1986 et de Liège-Bastogne-Liège 1988. "Je n'ai pas de regrets parce que les enfants nous ont donné beaucoup de belles choses, on essaie de profiter de ça."

Notamment des joies qu'apporte Mathieu, vainqueur de Milan-Sanremo et de Paris-Roubaix cette année. "J'étais plus fort que lui à cette période-là encore", se remémore David, de deux ans et demi l'aîné de "MVDP", qui passait ses vacances chez ses grands-parents entre ses 12 et ses 16 ans.

- "On jouait à se défier"-

"Physiquement c'était logique mais l'écart n'était pas très grand. Ça se voyait assez tôt qu'il était très fort, plus que les autres de son âge. C'était bien de s'entraîner ensemble, on avait à peu près le même niveau. On sortait à deux, on se faisait mal, on jouait un peu à se défier. Ce n'était pas des entraînements de pro. On n'avait pas de plan, on faisait ce qu'on voulait."

A savoir des sorties durant jusqu'à trois heures et demie quand ils poussaient, sur le plateau de Millevaches, jusqu'au lac de Vassivière où passera l'étape de dimanche arrivant au Puy de Dôme.

"Il n'y avait pas d'internet, décrit David van der Poel. Donc c'était aussi un moyen de faire passer les journées. L'après-midi, on regardait le Tour en s'endormant un peu devant la télé." C'étaient les années Alberto Contador, Cadel Evans et Andy Schleck.

L'aîné des deux frères se remémore aussi qu'ils appréciaient dans la Haute-Vienne le "bon pain". "On n'en avait pas vraiment en Belgique", s'amuse-t-il en français, qu'il pratiquait comme Mathieu ces étés-là. "On était obligé, personne ne parlait anglais, encore moins néerlandais."

Le week-end s'annonce très nostalgique avec dimanche une étape hommage Poulidor, partant donc de sa ville de presque toujours, Saint-Léonard-de-Noblat, pour rejoindre le Puy de Dôme, décor de son duel de légende lors du Tour 1964 avec Jacques Anquetil.

Une journée que Mathieu van der Poel espère aborder en ayant remporté une étape la veille. Celle de samedi, de plus de 200 kilomètres entre Libourne et Limoges, offre un final taillé pour "MVDP": deux bosses, la côte de Masmont (1,3 km à 5,5%) et celle de Condat-sur-Vienne (1,2 km à 5,4%), dans les vingt dernières bornes.

"Je lui en ai parlé il y a quelques jours, confie David. S'il l'équipe ne mise pas sur son sprinteur Jasper Philipsen, je crois que l'arrivée à Limoges convient très bien à Mathieu."

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