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Et dire qu'il ne voulait même pas attaquer ! Jonas Vingegaard a assommé le Critérium du Dauphiné avant même l'entrée dans les Alpes en remportant en solitaire la 5e étape jeudi à Salins-les-Bains.
Alors qu'il reste encore trois étapes, dont les deux dernières en haute-montagne, le Danois a assis son statut d'immense favori en s'imposant avec 31 secondes d'avance sur un groupe dans lequel figuraient les principaux leaders, sauf David Gaudu.
Avec ce 9e succès de l'année, le vainqueur du dernier Tour de France, nouveau maillot jaune, compte désormais 1 min 23 d'avance sur Julian Alaphilippe, deuxième du général et de l'étape après avoir réglé le groupe des poursuivants au sprint.
Et il n'a même pas fait exprès. "Je ne voulais pas attaquer aujourd'hui, juste défendre ma position. Mais Richard (Carapaz) est parti alors je l'ai suivi", a dit le coureur de la Jumbo-Visma avant de rendre, au bord des larmes, un hommage ému aux victimes de l'attaque d'Annecy.
"Je suis très content de ma performance. Mais dans un jour comme celui d'aujourd'hui, avec ce qui s'est passé à Annecy, le cyclisme n'a pas vraiment d'importance. Ma pensée va à toutes les familles", a souligné le jeune papa.
Après une première attaque de Richard Carapaz brièvement suivi par Alaphilippe, le Danois s'est envolé à une quinzaine de kilomètres de l'arrivée, dans la difficile côte de Thésy (3,6 km à 8,8%) pour marquer son territoire à trois semaines du départ du Tour de France.
- "Injouable" -
"Il était injouable, un cran au-dessus dans la montée, il n'était pas +suivable+", a applaudi Alaphilippe, lui-même plutôt content de sa journée.
"Je n'ai pas de regrets. Une fois que j'ai sauté de la roue de Carapaz, j'ai bien géré mon ascension", a dit l'ancien double champion du monde.
Un autre leader français, David Gaudu, a en revanche encore lâché du terrain. Déjà à la peine la veille dans le contre-la-montre, le grimpeur de Groupama-FDJ n'a, contrairement à son jeune équipier Lenny Martinez, pas réussi à garder le contact avec le groupe des principaux poursuivants.
Le Breton est désormais 25e à 3 min 22 sec du maillot jaune. De quoi susciter un peu d'inquiétude en vue du Tour de France où il vise une place sur le podium, même si on préférait relativiser au sein de son équipe.
"On a fait un très gros stage et je pense qu'on est fatigués. On est dans les temps de passage, on est ici pour travailler", a insisté son équipier Valentin Madouas.
Pour Vingegaard en revanche, tous les voyants sont au vert, alors que le Danois défendra sa couronne en juillet face notamment à Tadej Pogacar qui s'entraîne actuellement dans la Sierra Nevada après sa fracture du poignet gauche fin avril.
"On a vu lors du chrono d'hier déjà qu'il était en forme. C'est sûr que c'est bon signe", a commenté son équipier Christophe Laporte.
Deuxième du Dauphiné l'an dernier, Vingegaard aura l'occasion d'asseoir sa domination ce week-end lors de deux étapes alpestres très difficiles.
Le peloton va commencer à attaquer la montagne dès vendredi avec une arrivée dans la petite station de ski de Crest-Voland, à 1.218 mètres d'altitude, après trois ascensions dans le final, dont le col des Aravis.