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"Ça donne la chair de poule": Alain Prost, la légende de la F1, revient sur l'effroyable accident de Romain Grosjean

Les souvenirs "dramatiques" que l'accident de Romain Grosjean lui a rappelés, son contentement de voir Mick Schumacher en F1 l'an prochain, la "maîtrise totale" de Lewis Hamilton: Alain Prost donne ses impressions sur la saison 2020.

Sur l'accident de Romain Grosjean

"Ca donne la chair de poule", confie le quadruple champion du monde (1985, 1986, 1989 et 1993). "Mais je vis les choses d'une manière un peu différente car ça me rappelle ce qu'on a vécu de dramatique à notre époque. C'est évident que ça reste un sport très dangereux. (...) Mais on savait qu'on risquait ce genre de chose, on le voyait plus régulièrement, on était plus préparé." Pour lui, Grosjean est "héroïque". "Le fait de vouloir remonter dans la voiture (pour le dernier GP de la saison à Abou Dhabi le 13 décembre, ndlr) est un sentiment tout à fait naturel", ajoute Prost. L'ancien pilote tire enfin "un grand coup de chapeau à la Fédération internationale de l'automobile et à tous les gens qui ont travaillé directement ou indirectement à la sécurité et à ceux qui y participent" en piste. "C'est très difficile de prévoir les accidents. Ce qu'il faut, c'est limiter au maximum les risques et c'est ce qui est fait depuis des années", dit-il. 

Sur l'arrivée en Mick Schumacher en F1

"A titre personnel, j'en suis très content. Il le mérite", assure Prost, selon qui "Mick est vraiment un garçon super". Porter ce nom, "c'est lourd et depuis pas mal de temps, avec en plus l'accident de son papa", estime-t-il. Mais "il a bien compris jusqu'à présent comment gérer cette association". Le pilote de 65 ans appelle tout de même à "le laisser un peu vivre au début parce que c'est certainement compliqué". 

Sur la domination de Lewis Hamilton

"Je ne vois pas de raison qu'elle s'arrête" faute de changement de règlementation en 2021, balaye le Français. La recette selon lui: "une combinaison pilote-équipe-organisation-management avec une stabilité incroyable" et un "coéquipier qui est une aide", même s'il salue les performances "assez exceptionnelles" de Valtteri Bottas. Pour Prost, "Lewis est au sommet de son art. Dans cette situation, vous avez une tranquillité psychologique au niveau du pilotage qui fait que vous êtes plus fort que ce que vous pouvez le penser. Vous voudriez ralentir mais les chronos sont quand même là. Vous êtes dans un état d'euphorie mais avec beaucoup de contrôle et c'est là que Lewis est très fort depuis quelques années. Il a une maîtrise totale."

Sur le bilan de Renault

"On ne s'attendait pas à être aussi bien", admet le directeur non exécutif de Renault. "L'objectif était plutôt la 4e place et on s'est bagarré jusqu'à présent pour la 3e, même si ça va être un peu compliqué", poursuit-il. "Toutes les petites choses qu'on a amenées sur la voiture ont fonctionné, même si ça n'est pas facile à quantifier. C'est de bon augure et ça nous permet d'avoir un plan pour 2021 et 2022 -- qui reste l'objectif prioritaire -- avec un peu plus de sérénité." Pour ce qui est des deux pilotes (Daniel Ricciardo 4e avec 102 points et Esteban Ocon 12e avec 42 points), Prost affirme qu'ils "ne sont pas à leur place sur le plan du classement et en nombre de points car Esteban a eu plus de problèmes techniques". La différence de performance, par contre, ne le surprend pas. "Daniel fait une de ses meilleures saisons, il a vraiment tiré l'équipe au maximum", explique-t-il. "Esteban arrive après une année sabbatique dans une équipe qui se cherche encore et où la position de Daniel est plus évidente, mais il a beaucoup rattrapé en termes de performance, notamment en qualifications. Il lui reste à être un peu plus régulier en course" lors des deux derniers GP de la saison ce week-end à Bahreïn et le suivant à Abou Dhabi.

Sur le retour de Fernando Alonso dans l'écurie en 2021

Le dirigeant de Renault (qui deviendra Alpine l'an prochain) regrette de ne pas connaître le niveau de "performance pure" d'Alonso après deux saisons sans courir en F1, faute de pouvoir organiser des essais privés avec la Renault de 2020. Pour l'état d'esprit, l'Espagnol "est intense, il a un engagement incroyable, tout le temps à se renseigner auprès des ingénieurs. Ca peut être perturbant pour l'autre pilote, conclut Prost. Il faudra qu'Esteban soit totalement en confiance pour avoir la meilleure relation possible avec lui."

 Propos recueillis lors d'un point presse virtuel.

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