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Édito: une "génération 2021" prête à s'illustrer en Formule 1

C'est fait: la réglementation sportive et technique de la Formule 1 pour l'horizon 2021-2025 a été dévoilée. Un plan audacieux, intéressant et qui transpire l'intelligence. Avec, en trame de fond, une passation de pouvoir déjà très attendue.

Il y a des nouvelles qu'un fan de Formule 1 attend avec beaucoup d'impatience. La réglementation technique et sportive pour les années 2021 à 2025 en faisait très clairement partie. La révolution attendue est officielle: la Formule 1 va opter pour une simplification drastique de son concept aérodynamique et retrouver son âme: celle d'être un spectacle automobile à part entière.

Ce règlement ressemble pourtant à un immense rétropédalage. En 2016, la F1 annonçait l'arrivée d'une nouvelle réglementation. Pour résumer presque vulgairement, les teams devaient construire des voitures avec un maximum d'appui pour atteindre des vitesses de pointe et des performances stratosphériques. Très bien. Sauf que cela s'est fait aux dépens du spectacle.

Le DRS est alors devenu la seule arme de pilotes de F1 devenus, trop souvent, de simple conducteurs de tram, devant parfois emprunter un itinéraire alternatif pour dépasser un concurrent plus lent. Les circuits étaient devenues des autoroutes à une seule voie. L'évolution devenait plus intéressante cette année, avec des designs d'ailerons permettant l'émergence de quelques rivalités intéressantes, en piste, comme à la bonne époque. 

Avec la simplification aérodynamique annoncée, les voitures vont perdre jusqu'à 3,5 secondes au tour en 2021. Très bien, je note. Mais l'objectif est différent. Avec ces bolides, les pilotes auront enfin l'occasion de remettre la balle au centre. Le talent prendra peut-être enfin le pas sur l'ingénierie. Seuls les moteurs offriront encore l'opportunité aux équipes de rivaliser sur le terrain de la technologie, utile au développement du secteur automobile. N'oublions pas que la F1 est un laboratoire immense, utile à bien des égards. Elle le restera.

Une révolution à confirmer en piste

Mais ce qu'il faut retenir, c'est que la passation de pouvoir entre la génération actuelle et les stars de demain se fera à gros coup de dépassements. Lewis Hamilton et Sebastian Vettel le savent déjà: il leur faudra se défaire des deux tauliers à venir, Max Verstappen d'un côté, Charles Leclerc de l'autre, pour quitter, en beauté, le circuit fermé de la F1. Pour ces jeunes pilotes, le règlement 2021 est une aubaine. L'opportunité d'asseoir leur légitimité et de lancer une nouvelle ère en Formule 1, de retrouver la rivalité que cette discipline a toujours apprécié. 

C'est terminé, les batailles au DRS. Place aux duels roue contre roue, aux ailerons qui se touchent et aux manoeuvres audacieuses. Quand on connaît le profil du duo Verstappen-Leclerc, cela ne peut que s'annoncer brillant. Des erreurs, il y a en aura, des débats également. Mais au centre, il y aura le spectacle. La bataille, la tension, les crispations et le talent. C'est là que l'on verra ce que les pilotes de F1 ont dans le ventre. Pile ce qu'il faut.

Ce qu'il faut aussi pour mettre fin à une série d'escroqueries qui polluent aujourd'hui le monde de la F1. Le moment, je l'espère, où l'on se rendra compte que réussir en F1 nécessite des qualités qui ne se transmettent pas par une mallette remplie de billets. Et l'arrivée d'un peloton de jeunes aux dents longues, tels qu'Alexander Albon, Lando Norris ou George Russel. Table rase du passé, fini de rigoler. La génération 2021 est prête à s'affirmer. 

La F1 retrouve enfin ses lettres de noblesse. La course va pouvoir reprendre. Je ne peux que m'en réjouir, comme, je l'espère, tous ceux qui aiment ce sport. Lewis Hamilton et Sebastian Vettel ont marqué leur époque, offrant un duel plus qu'intéressant mais parfois gâché par la trop grande complexité de ces voitures. Charles Leclerc et Max Verstappen, eux, n'attendaient qu'une chose: de pouvoir, enfin, se battre en piste, sans relâche et sans pitié. Cette année, déjà, ils se sont montrés affamés. Parfois à leur dépend. La "sagesse" atteindre 2021. Imaginez ce duel avec des voitures capables de se suivre pendant 50 tours, en lutte pour la couronne la plus prestigieuse du sport automobile. j'en salive déjà !

Avant cela, il y aura sans doute le sixième titre de Lewis Hamilton, dès ce weekend. Lui qui, je suis prêt à le parier, ne s'arrêtera pas avant d'avoir égalé voire dépassé Michael Schumacher, détenteur de sept couronnes mondiales. Le Britannique, lui aussi, devra composer avec la nouvelle réglementation. Pour obtenir ses 8 titres, il lui faudra l'emporter sur le terrain d'une jeunesse affamée et offensive. Quoi qu'il arrive. Le troisième larron d'un trio destiné à devenir un duo d'enfer. L'un des plus grands pilotes de l'histoire face à la relève qui ne demande qu'à s'affirmer. Soyez prêts, la bataille ne fait que commencer.


Lewis Hamilton devrait décrocher son sixième titre mondial ce weekend.

Reste à passer de l'encre au bitume. Que le grand potentiel de ce règlement s'exprime enfin en piste. Que les discussions de paddock ne soient plus plaintifs mais admiratifs. Que l'intérêt du public soit conservé pendant 60 tours et non 10. Que les pilotes redeviennent des gladiateurs et non des conducteurs. 2021 sera, espérons-le, le retour de l'esprit de la Formule 1. 

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