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En 2018, Ferrari et Red Bull tenteront de déloger l'ogre Mercedes

Les chiffres sont implacables: depuis l'adoption du moteur V6 turbo hybride début 2014, presque 80% des Grand Prix de Formule 1 ont été remportées par Mercedes (63 sur 79). Red Bull et Ferrari pourront-elles faire mentir les statistiques en 2018 ?

Les deux seules autres équipes à avoir gagné un Grand Prix dans l'intervalle en ont décroché huit chacune. On comprend mieux pourquoi Christian Horner, dont l'écurie sortait d'une période de domination quasiment aussi écrasante avant ce changement, affirme que "ces moteurs n'ont rien fait si ce n'est du mal à la F1". "Malheureusement, il y a un contrat entre les constructeurs actuels et la FIA qui garantit que ce moteur sera en place jusqu'en 2020", déplore le patron de Red Bull.

Son homologue chez Mercedes Toto Wolff a beau jeu de prétendre, comme depuis trois ans, que la menace est plus forte que jamais à l'orée de la saison 2018.

Pour Lewis Hamilton, c'est simple: "la Red Bull est la plus rapide pour l'instant", a-t-il assuré, sans rire, à l'issue des essais hivernaux de Barcelone. "L'an dernier, il y avait un grand écart entre les équipes en début de saison et ça s'est resserré au fur et à mesure de l'enchaînement des courses", souligne le Britannique. "Mais en 2018, je pense que ce sera plus proche d'entrée de jeu", affirme le quadruple champion du monde.


Du bluff lors des essais


Douchés par le record du plus faible nombre de dépassements en 2017, les fans impatients de changer d'ère trouveront peut-être un motif d'optimisme dans le fait que Mercedes n'a pas entièrement écrasé la saison écoulée, avec seulement douze victoires en vingt GP.

Même s'il est logique qu'un Valtteri Bottas, qui faisait ses débuts pour la marque à l'étoile, ait été moins performant qu'un Nico Rosberg, alors champion du monde en titre.

L'impression d'une lutte serrée avec Ferrari tout au long de l'année serait d'ailleurs erronée puisque, dès Singapour mi-septembre, la Scuderia a été irrémédiablement distancée, alors qu'il restait six courses à disputer.

Et si les Flèches d'argent disposent toujours de leur bouton magique offrant un mode spécial du moteur en qualifications, l'adversité a encore de quoi se faire du souci.

Mais il ne faut pas croire que Mercedes, tout à son bluff, néglige le danger posé par ses rivaux. "Nous regardons en détails ce qu'ont fait les autres", explique ainsi James Allison. "Nos stratèges essaient de déduire une hiérarchie à partir des schémas qui ressortent des temps au tour et des données GPS", précise le directeur technique de l'écurie de Brackley, une machine de guerre basée sur la fiabilité et des moyens énormes (près de 500 millions d'euros).


Epée de Damoclès


Red Bull essaie de s'en inspirer mais peine à suivre avec le moteur Renault qui lui est fourni.

Parmi les atouts de la structure autrichienne figurent le dernier châssis conçu par le génial Adrian Newey et deux pilotes assoiffés de victoire en la personne du Néerlandais Max Verstappen et de l'Australien Daniel Ricciardo.

Ferrari ne peut pas en dire autant du Finlandais Kimi Räikkönen, terne numéro deux derrière l'Allemand Sebastian Vettel.

Red Bull, qui a fini devant Ferrari en 2016 avant de céder sa place de dauphin de Mercedes l'an passé, vit cependant avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

L'écurie de Milton Keynes va peut-être devoir se trouver dans un futur proche un nouveau motoriste car Renault pourrait être tenté de privilégier sa propre écurie.

Du côté de Maranello, les menaces du président Sergio Marchionne, accessoirement administrateur délégué de Fiat, sur un éventuel départ de la F1 en 2021 si le nouveau règlement technique ne lui convient pas, ne sont pas pour entretenir un climat parfaitement serein.

Et le Team Principal Maurizio Arrivabene, brièvement sur la sellette il y a six mois, sera rapidement sous pression si son équipe est distancée par Red Bull.

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